Inversement, l'Ukraine attribue le bombardement de la prison aux forces russes.
En 2014, la révolution de Maïdan renverse le régime corrompu et pro-russe de Viktor Ianoukovitch et place à la tête de l'Ukraine un gouvernement favorable au rapprochement avec l'ouest. Des affrontements enflamment alors le Donbass.
Les combats ont fait rage en juillet et août 2014, quand l'armée ukrainienne a tenté d'encercler Donetsk, de la prendre en tenailles et de la couper de ses arrières, de son ravitaillement par la Russie.
Dans une autre région de l'est du pays, le Donbass, une première guerre a éclaté entre ceux qui voulaient se rapprocher de la Russie et ceux qui craignaient que l'Ukraine soit découpée en morceaux. Pendant huit ans, plusieurs pays (dont la Suisse) ont tenté de ramener la paix entre les frères ennemis ukrainiens.
Donetsk, qui est aujourd'hui la métropole de la région, a été fondée en 1869 par l'industriel gallois John James Hughes. Le Donbass fut dès lors un important bassin houiller et s'imposa comme un des bastions de l'industrie lourde sur le site de la vieille ville zaporogue d'Olexandrivka.
Le Donbass est aussi une des régions le plus touchées par l'Holodomor, une famine artificiellement créée par l'Union Soviétique pour asservir les populations ukrainiennes. Pour les remplacer, on y a déplacé des populations de la Russie centrale, ou les sols sont moins fertiles.
Donbass, Donetsk, Louhansk
Depuis le renversement du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, en février 2014, le Donbass est au centre d'un conflit armé entre des séparatistes prorusses soutenus par Moscou et le nouveau régime ukrainien.
La réponse la plus évidente est le retour de la grande Russie. Le maître du Kremlin veut rétablir une zone de protection autour de son pays et cela passe par une zone d'influence sur les pays de l'ex-URSS dont l'Ukraine faisait partie mais qui a pris son indépendance en 1991 (90 % des Ukrainiens ont voté en ce sens).
La raison avancée par Poutine des opérations en Ukraine est le rejet par la Russie d'une adhésion de ce pays à l'OTAN. Vladimir Poutine a plusieurs fois accusé l'organisation de chercher à encercler la Russie.
La Russie accuse Kiev d'avoir bombardé une prison du Donbass
"Cette provocation scandaleuse vise à effrayer les soldats ukrainiens et à les dissuader de se rendre", a assuré le ministère.
Bien que plusieurs raisons historiques, politiques et géographiques s'imposent, le président Poutine considère notamment une adhésion potentielle de l'Ukraine à l'alliance militaire comme une menace pour les frontières de la Russie et pour sa sphère d'influence.
" Depuis plus de trois jours, les forces russes n'avancent plus sur Kiev. Officiellement du fait des pourparlers mais en réalité à cause de la résistance des forces ukrainiennes et surtout des problèmes logistiques inhérents à une telle concentration de blindés..", explique sur Twitter Cédric Mas, historien militaire.
Le donbass, une immense réserve de charbon
En outre, difficile d'écarter le bénéfice économique que représenterait pour le pouvoir russe la mainmise sur le Donbass. Ce bassin recèle d'immenses réserves de charbon.
Le lien entre l'est de l'Ukraine et la Russie n'est pas vraiment récent. Le Donbass a longtemps été une région industrielle très forte. Dans un premier temps, « les investisseurs étaient étrangers, puis la région est devenue le bassin minier de l'Union soviétique », décrit Alexandra Goujon.
Cuba, Corée du Nord, Syrie... Ces pays qui soutiennent encore la Russie de Poutine.
“Vladimir Poutine veut faire la jonction entre la Crimée et les territoires conquis autour de la Crimée.”(...), détaille Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) . “Il va, petit à petit, grignoter le territoire pour aboutir à une sorte de cohérence géographique”, ajoute-t-il.
Vladimir Poutine, le président russe, s'est justifié en expliquant que son armée devait défendre deux régions dans l'est de l'Ukraine, les républiques de Donetsk et de Lougansk, dans le Donbass. Il calomnie le gouvernement ukrainien en l'accusant d'y commettre un “génocide”. Ces régions sont favorables à la Russie.
En juin 2017, le Parlement ukrainien a adopté une loi en vertu de laquelle l'adhésion à l'OTAN est redevenue un objectif stratégique de la politique étrangère et de sécurité du pays. L'amendement qui inscrit cet objectif dans la constitution ukrainienne est entré en vigueur en 2019.
Les considérables richesses houillères du bassin de Donbass (107 milliards de tonnes en 2013), l'immense gisement de fer de Krivoï-Rog (7 milliards de tonnes en 2002) et le célèbre gisement de manganèse de Nikopol, tous ardemment convoités par l'Allemagne nazi, furent ainsi parmi les principaux trophées soviétiques en ...
L'objectif est de soutenir les populations russes ou pro-russes de ces pays pour garantir leur autonomie politique vis-à-vis des Etats centraux.
Le Donbass est le théâtre de nouvelles tensions. Des bombardements faisaient rage, vendredi 18 février, près de Stanytsia Louhanska, une ville de l'est de l'Ukraine sous le contrôle des forces gouvernementales, ont constaté des journalistes de l'Agence France-Presse.
L'objectif est d'étrangler économiquement l'Ukraine, en lui coupant l'accès à la mer Noire. Il n'est pas impossible toutefois que la Russie s'arrête à la région de Donetsk, si la balance militaire tourne en sa défaveur.
En 1993, la Russie, la Biélorussie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan et la Géorgie signent un accord-cadre d'union économique dans le cadre de la CEI (l'Ukraine et le Turkménistan s'y sont associés).
Dans les faits : l'OTAN est une alliance défensive, qui a pour mission de protéger ses États membres. Nos exercices et nos déploiements militaires ne sont pas dirigés contre la Russie – ni contre aucun autre pays.