M. de Nemours rend visite à Mme de Clèves et lui apprend la demande au Vidame de Chartres. Il parvient également grâce au billet que lui a donné son ami à lui prouver qu'il n'est pas compromis dans cette aventure sentimentale. Il parvient ainsi à dissiper la jalousie de la Princesse.
M. de Nemours s'est enfui dans la forêt et se rend compte que cet aveu lui enlève tout espoir de conquérir celle qu'il aime. Il éprouve pourtant une certaine fierté d'aimer et d'être aimé d'une femme si noble. Il commet surtout l'imprudence de raconter au Vidame de Chartres, l'histoire qu'il vient de vivre.
Les premières réactions du public sont unanimes ” on admira sa beauté et sa parure ” Ici, l'auteure a relié par la conjonction et deux éléments visuels : l'allure de la jeune femme et sa tenue, ses bijoux, ce qu'elle a choisi de porter: ce qui peut également souligner qu'elle a bon goût.
Le Duc de Nemours, habituellement capable de se prémunir contre toute émotion envers les femmes; sent son cœur fondre pour cette belle jeune femme mariée. Il tombe immédiatement amoureux d'elle, et ne peut plus la quitter des yeux. C'est l'amour, la passion, la folie.
Quel accident fait comprendre au duc de Nemours tout l'intérêt que lui porte la princesse de Clèves ? Pendant les préparatifs des mariages princiers, la chute de cheval du duc de Nemours trouble la princesse qui n'arrive pas à dissimuler ses sentiments. Le duc de Nemours s'en aperçoit.
La princesse de Clèves intercepte une lettre d'amour destinée à une autre et croit que M. de Nemours en est l'auteur, ce qui cause en elle un sentiment de jalousie jusqu'alors inconnu.
S'en suivent de nombreuses complications qui conduisent finalement à la mort de Monsieur de Clèves. Alors libre de se remarier avec le duc de Nemours, la Princesse s'y refuse, par fidélité à la mémoire de son défunt époux et de crainte qu'une union éteigne avec le temps la passion de son amant.
Transition : Cette scène de rencontre théâtralisée, où se jouent à la fois des rapports personnels (Mme de Clèves/Nemours) et publics (bal en présence de la Cour du Roi), est marquée par les jeux de regard, qui trahissent les sentiments des personnages.
L'originalité de La Princesse de Clèves est d'offrir une vision duale de l'amour, à la fois comme enjeu politique et comme pur dépassement de tous les intérêts.
Elle tombe amoureuse du duc de Nemours, mais leur amour serait illégitime, puisqu'elle est mariée. Afin d'éviter de le revoir elle se retire de la cour, et avoue sa passion à son mari. Celui-ci meurt de chagrin. Elle décide alors de se retirer dans un couvent.
L'extrait choisi suit immédiatement une scène d'aveu particulièrement originale, que certains contemporains ont jugé invraisemblable : une femme avoue à son mari qu'elle en aime un autre pour qu'il lui permette de rester éloignée de cet homme, et donc de protéger leur mariage.
- Dans son discours, M. de Nemours semble vouloir séduire. En effet, nous pouvons noter qu'il mesure ses propos comme dans « un homme que vous ne haïssez pas ». Cette litote montre qu'il parle de l'amour que la femme lui témoigne, sans le nommer clairement.
Consternée des marques de jalousie et de passion qu'elle a involontairement données à Nemours, elle se sent compromise à ses propres yeux, traîtresse à son mari et « honteuse de paraître si peu digne d'estime aux yeux même de son amant » (346).
La jalousie de Nemours
Il vole le portrait par jalousie : "le dérober à un mari qu'il croyait tendrement aimé".
Le Vidame, qui devine que Nemours hésite parce qu'il craint de se brouiller avec sa maîtresse, donne à celui-ci un mot qui doit lui permettre de prouver que la lettre lui était bien adressée. Ainsi, tout le monde croirait que la lettre était à Nemours, sauf sa maîtresse.
A son mari qui ne comprend pas son retrait de la Cour, la Princesse de Clèves avoue la passion qu'elle éprouve pour un autre homme. Le Prince de Clèves, ravagé par la jalousie, meurt de chagrin.
Mme de Lafayette, comme d'autres auteurs de son époque, présente les passions de manière très critique, en soulignant l'incapacité de la raison à les contrôler. Les passions sont par ailleurs associées à la souffrance, voire à la mort dans son roman.
Les deux personnages ne seront plus dans une relation “personnage public-confidente” mais dans une relation intériorisée par la princesse de Clèves qui se caractérise par une tension entre les principes moraux édictés par la défunte mère et l'irrésistible passion qui imprègne le cœur de la princesse.
1- Ce roman est-il moral ? 2- Comment le goût des lecteurs et des spectateurs pour des fictions dont les personnages, inlassablement souffrent d'aimer peut-il s'expliquer ? 5- La société détermine-t-elle la destinée des personnages romanesques ? 6- Mme de Clèves est-elle une héroïne tragique ?
Le Duc de Nemours semble être Jacques de Savoie (1531-1585). C'est un personnage qui se tient à la Cour de François Ier à 15 ans. Le duché des Nemours existe depuis 1404 et il y a donc beaucoup de Ducs de Nemours mais malgré tout, il n'y en a aucun qui correspondent vraiment à l'amant de la princesse de Clèves.
La rencontre tient certainement une place de choix dans cet ensemble. Encore faut-il s'entendre. La première rencontre de la nouvelle conduit le prince de Clèves à observer mademoiselle de Chartres, récemment arrivée à la cour, alors qu'elle choisit des bijoux chez un joaillier.
La beauté physique
Le lecteur ne peut donc pas se représenter Mademoiselle de Chartres immédiatement. L'aspect physique de la jeune fille n'occupe pas une grande partie du texte : une seule phrase au début, puis une description légèrement plus étoffée à la fin.
Réputation et vertu sont les maîtres-mots de cette morale : il faut avant tout garder la maîtrise de soi-même et maintenir des apparences vertueuses. Cette morale est notamment incarnée par la mère de l'héroïne, Mme de Chartres. Celle-ci a consacré sa vie à l'éducation de sa fille, en particulier à sa formation morale.
En effet, il se consacre essentiellement à l'exploration des sentiments des personnages (ceux de la Princesse de Clèves, de son mari et du duc de Nemours). Des sentiments d'amour, de vertu, de désir, de jalousie, et de renoncement. Le sentiment principal étant bien sûr l'amour, omniprésent dans le roman.
La mère de la princesse occupe un rôle semblable au destin, au fatum tragique; En effet, c'est elle qui décide de lui donner un mari qu'elle n'aimera pas , laissant ainsi se développer, hors du mariage, un sentiment d'amour inassouvi qui la pousse vers le Duc de Nemours et qui finira par la tuer.