Pris dans ce dialogue constant avec différents mouvements philosophiques, certains penseurs de la Négritude font le pari théorique d'affirmer la Négritude comme philosophie – philosophie énonçant une certaine distinction de la personnalité et/ou de la culture négro-africaines.
La négritude a été un instrument de lutte dont usait l'intellectuel auquel revient le rôle d'éclaireur et donner au peuple le sens critique et la liberté. Libérer le peuple revient à revendiquer sa liberté politique et culturelle et à faire connaître à l'occident les aspirations des peuples asservis.
Dans le processus historique du rapport conflictuel entre l'Afrique et l'Occident, l'affirmation de l'identité africaine, en littérature négro-africaine, a engendré une conception mythique de l'africanité. Celle-ci se définit, en effet, par opposition à la culture occidentale identifiée à la modernité.
Justement, le rôle du philosophe africain est de montrer la vacuité de la notion de développement et des notions connexes comme celle du progrès, de l'émergence économique, de la croissance, la lutte contre la pauvreté... car elles sont le propre d'une production culturelle.
Il aborda le thème du héros noir, de son émancipation, des tares du colonialisme, de la révolution, de l'Afrique et de la tyrannie. Sa poésie représentait un véritable manifeste de la Négritude.
Le mouvement de la négritude se forme à Paris, dans l'entre-deux guerres, quand trois jeunes intellectuels déracinés s'associent pour fonder la revue l'Étudiant noir : le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Guyanais Léon Gontran Damas et le Martiniquais Aimé Césaire.
"La Négritude est la simple reconnaissance du fait d'être noir, et l'acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture." "C'est une attitude et une méthode, encore une fois, un esprit, qui, significativement, fait moins la synthèse que la symbiose de la modernité et de la négrité.
Selon Marcien Towa, la Négritude senghorienne s'oppose aux fondements même de ce mouvement, car son but est d'aboutir à neutraliser le Nègre pour lui faire accepter la réalité telle qu'elle est.
Au delà de cette conception, chaque fois que l'on aborde la question de la philosophie en Afrique, on soulève deux problèmes fondamentaux : celui de sa nécessité et celui de son existence.
La pensée africaine issue des traditions orales comme celle des Yorubas ou des Bantous est l'objet d'études modernes relevant de l'ethnophilosophie et consistant à reconstruire les représentations du monde de ces peuples selon les termes et les méthodes de l'ethnologie.
Aimé Césaire d'après Léopold Sédar Senghor
C'est là que Césaire emploie pour la première fois le mot de négritude, qui devient un mouvement littéraire et politique. Pour Senghor, la négritude c'est « l'ensemble des valeurs culturelles de l'Afrique noire ».
Pour Senghor « la négritude est le patrimoine culturel, les valeurs et surtout l'esprit de la civilisation négro-africaine ». Pour Sartre, c'est la « négation de la négation du Nègre » : « Puisqu'on l'opprime dans sa race et à cause d'elle, c'est d'abord de sa race qu'il lui faut prendre conscience.
C'est parmi cette élite qu'ont émergé les premiers écrivains africains comme L. S. Senghor, Camara Laye, David Diop, Ferdinand Oyono, Ahmadou Kourouma, etc.
Quels sont les auteurs qui ont critiqué la négritude ? D'autres, tels que Wole Soyinka, ont jugé le concept beaucoup trop réducteur. D'ailleurs, il répondra à Césaire en inventant le concept de tigritude : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore ».
Le Martiniquais Aimé Césaire, né en 1913, le Guyanais Léon Gontran Damas (1912-1978) et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001) se sont faits les chantres de la négritude, concept qu'ils ont inventé, à travers leurs oeuvres essentiellement poétiques.
Dans la négritude originelle du poète président, cette réhabilitation de l'homme noir s'opère à partir de l'affirmation de l'équivalence des civilisations africaines aux autres, et de la valorisation de leurs arts.
Jahn concluait qu'il existe bel et bien une philosophie africaine qui ne contredit pas la conception du monde proposée par la science contemporaine. Il a depuis lors été reconnu comme « le premier historien de la philosophie africaine » (Masolo 1994 : 37).
Au commencement, un livre : La Philosophie bantoue
3L'auteur de La Philosophie bantoue est le Révérend Père Placide Tempels, missionnaire belge au Congo.
(1) Souleymane Bachir Diagne.
Conclusion. 20En définitive, ce que Marcien Towa veut montrer à travers la critique de l'ethnophilosophie, c'est qu'il appartient maintenant à nous Africains, d'apporter à l'histoire, la foi et l'idée que le monde du Vouloir n'est pas seulement livré à l'Occident, qu'il n'appartient pas non plus au hasard.
Il retient, comme définition de la philosophie, la pensée de l'absolu : « La pensée est prise ici dans un sens restrictif : au sens de peser, de discuter les représentations, les croyances, les opinions, de les confronter, d'examiner le pour et le contre de chacune pour ne retenir comme vraies que celles qui résistent ...
Il a été créé vers 1936 par les poètes et hommes politiques français Aimé Césaire (1913-2008), Léon-Gontran Damas (1912-1978) et Léopold Sédar Senghor (1906-2001) pour se placer du côté du sentiment des personnes de couleur noire et pour s'approprier la meurtrissure infligée par l'histoire.
On voit et on n'a que trop vu les conséquences que cela entraîne : couper l'homme de lui-même, couper l'homme de ses racines, couper l'homme de l'univers, couper l'homme de l'humain, et l'isoler, en définitive, dans un orgueil suicidaire, sinon dans une forme rationnelle et scientifique de la barbarie.
Père de la littérature africaine moderne
Chinua Achebe, de son vrai nom Albert Chinualumogu Achebe, est né le 16 novembre 1930 dans un village de l'Est du Nigeria.