Pourquoi c'est intéressant ? Victor Hugo interroge, par son lyrisme, la vie et Dieu. Le recueil retrace un véritable itinéraire spirituel, presque métaphysique, tout en prenant une dimension universelle. Le poète l'explique dans la préface de son œuvre : «Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous.»
Le recueil est publié en 1856 alors que Victor Hugo est en exil à Guernesey (une des îles Anglo-Normandes situées dans la Manche). En effet, suite au coup d'État de Napoléon III, Hugo se révolte et l'accuse de haute trahison. Banni à cause de ses prises de position, il s'exile.
Les Contemplations s'efforcent d'aider ceux qui sont atteints par la mort d'un proche à retrouver le goût de vivre en faisant leur deuil des disparus. Hugo, dans un premier temps, avait envisagé de séparer en deux parties son recueil pour différencier les poèmes d'avant l'exil de ceux d'après l'exil.
Les thèmes récurrents sont donc la souffrance et l'expression des sentiments, la nostalgie, l'amour, les passions, la mort. Le lyrisme est très présent. Le recueil étudié ici répond bien à ces règles du romantisme, exaltant l'angoisse, la peur, la mort, mais proposant aussi l'espoir et la lumière.
Il est massif, conscient de son bonheur passé, de sa douleur présente, et de son désir de continuer à écrire entre nuit et clarté. Le lyrisme se construit aussi à la faveur des références constantes à la nature.
Un « je » troublé
Comme Orphée, le poète manie la lyre. C'est ce qu'annonce par exemple le deuxième poème du recueil : « Le poète s'en va dans les champs ; il admire, / Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ».
Extrait des Contemplations, recueil paru en 1856, « Demain, dès l'aube… » est un poème d'amour et de deuil. Victor Hugo l'a écrit en hommage à sa fille Léopoldine, décédée le 4 septembre 1843. Il y évoque son pèlerinage annuel sur sa tombe.
Pour Victor Hugo, la poésie est entrevue comme un moyen privilégié pour partager aussi bien sa pensée que sa visions des choses, bien qu'il écrive dans la Préface de Cromwell que : « ces choses sont d'ordinaire fort indifférentes aux lecteurs ».
Pauca meæ est le livre IV du recueil de poèmes Les Contemplations, écrit par Victor Hugo, publié en 1856. Pauca meæ signifie « Quelques vers pour ma fille » ou « Le peu de ce qu'il reste de ma fille », c'est un livre entièrement dédié à la mort tragique de Léopoldine.
Victor Hugo se regroupe avec quelques écrivains pour former le Cénacle. Ce cercle de jeunes auteurs sera le foyer de leur mouvement littéraire appelé romantisme.
En 1855, Victor Hugo fut expulsé de l'île à la demande du gouvernement anglais parce qu'il avait, dans un écrit, injurié la reine Victoria. Il se réfugia alors à l'île de Guernesey.
V. Hugo pleure sa fille Léopoldine, exprime sa douleur personnelle qui est si forte qu'il vient à délirer, à entrer dans un état de démence. Il espère en écrivant pouvoir trouver des réponses à ses questions. Même s'il parait comme « fou », il ne l'est pas mais il sait qu'il peut le devenir.
Le drame commence le 16 avril 1846, quand le garde-forestier en chef du domaine de Fontainebleau, Pierre Lecomte, tire deux cartouches en direction du roi Louis-Philippe. C'est qu'il est en pétard, le bougre : le roi n'a pas répondu à son courrier dans lequel il se plaint de ne pas avoir droit à une retraite.
Drames et tragédies grotesques
En 1832, Victor Hugo engage deux projets monumentaux : la « tragédie grotesque » en vers, Le Roi s'amuse, est représentée au Théâtre-Français le 22 novembre 1832, et le drame en prose, Lucrèce Borgia, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, le 2 février 1833.
L'auteur s'engage à dire la Vérité sur l'Homme et sur la Vie ; sur sa vie c'est à dire sur toute vie. Cette Préface des Contemplations est donc à la fois riche et souvent ambiguë. Elle dit beaucoup, sur le genre particulier de l'œuvre, sa thématique, sur les attentes de l'auteur vis à vis de son lecteur.
Sa devise « Ego Hugo », qui traduit son orgueil légendaire (sa mégalomanie, selon ses détracteurs), a poussé Jean Cocteau à écrire que « Victor Hugo était un fou qui se croyait Victor Hugo. »
1. "Demain, dès l'aube", Victor Hugo.
Le poète peut dépasser ses sentiments personnels et exprimer des sentiments universels . « Quand je parle de moi, je parle de vous ! », confie Hugo dans la préface des Contemplations [exemples personnels]. Il peut alors donner la parole à ceux qui ne l'ont pas ou qui ne savent pas l'utiliser.
Les Contemplations constituent bien les Mémoires d'une âme en raison de leur dimension autobiographique. Le recueil est structuré selon une logique biographique : il fait état de deux époques, « Autrefois » et « Aujourd'hui », le césure se situant en 1843, date de la mort par noyade de Léopoldine.
Le bouquet de houx vert et de bruyère en fleur, plantes vivaces qui symbolisent l'immortalité, sont là comme une métaphore du poème. Ce texte est un cadeau fait à sa fille par son père pour qu'on ne l'oublie jamais.
Car celui qu'on présente souvent comme le plus grand écrivain français, romancier, poète, dramaturge, mort il y a 135 ans, est diablement contemporain. Nous avons besoin de Victor Hugo aujourd'hui. Il fut précurseur de biens des combats. Celui pour plus d'égalité entre les hommes et les femmes, notamment.
L'intitulé du parcours « Mémoires d'une âme » est une expression empruntée à la préface des Contemplations de Victor Hugo. Hugo propose une définition de la poésie comme miroir de la vie humaine, porteuse d'une mémoire personnelle qui tend à l'universel.
Résumé du recueil. Les Contemplations sont partagées en deux parties, selon une logique vraisemblablement chronologique, chacune de ces parties étant elle-même séparée en trois chapitres : « Autrefois (1830-1843) » « Aujourd'hui (1843-1855) »