qui laisse peu croire que Phèdre puisse n'avoir que vingt ans et qui suggère, selon lui, plutôt un âge comme trente-cinq ans47. On peut aller plus avant dans son sens.
Thésée, héros tragique
Phèdre a commis une véritable faute, en avouant son amour et en laissant sciemment sa servante accuser Hippolyte d'un crime qu'il n'avait pas commis. Thésée par contre n'est pas coupable.
C'est après ce décès d'Antiope que Thésée aurait épousé Phèdre. Diodore de Sicile raconte que Deucalion, frère d'Ariane et de Phèdre, devenu roi de Crète, aurait donné sa sœur en mariage à Thésée (Histoire universelle, IV, 62), sans doute pour consolider leur alliance.
Phèdre est tachée non seulement du sang d'Hyppolite mais aussi celui de l'héroïne de la pièce. A première vue, la cause du suicide de Phèdre paraît limpide: la mauvaise conscience à l'égard de la mort d'Hyppolite. Mais il s'agit d'un cas psychologique qui rassemble les chaînons d'un amour qui aboutit à la catastrophe.
La raison de cet amour est donnée par Pierre Grimal. Hippolyte honore Artémis tandis qu'il méprise Aphrodite. Cette dernière, pour se venger, suscite chez Phèdre cette passion coupable.
À Trézène, en Grèce, à une époque fort lointaine, Phèdre, seconde épouse du roi Thésée, est tombée amoureuse de son beau-fils Hippolyte. Cette passion lui semble si monstrueuse qu'elle se résout à mourir plutôt que d'avouer son amour.
Elle est coupable d'un amour incestueux envers Hippolyte qui est le fils de Thésée, donc son beau fils. Elle est coupable d'avoir parler à Oenone de cet amour, qu'elle qualifie elle même de « coupable », qui la fait tant souffrir : « Je te laisse trop voir mes honteuse douleurs ».
Phèdre est coupable de laisser sa passion conduire et maîtriser sa raison, ce qui constitue une faute morale grave dans un XVIIème siècle où la maîtrise des passions est une vertu essentielle.
Phèdre porte à la fois le poids de la culpabilité maternelle et des remords d'éprouver un amour incestueux. Elle souffre également de la jalousie envers une rivale plus jeune qu'elle , la belle Aricie dont Hippolyte est amoureux.
Aphrodite, est venue d'Orient en Grèce. Grande déesse de la fécondité et de l'amour chez les Babyloniens et chez les Phéniciens, elle devient chez les Grecs l'une des douze divinités olympiennes, la déesse de l'amour et de la beauté.
Les dernières paroles d'Hippolyte sont des paroles d'amour et de paix, ce qui rend sa mort encore plus tragique : "Le ciel, dit-il, m'arrache une innocente vie/ Prends soin après ma mort de la triste Aricie/ Cher ami, si mon père un jour désabusé/ Plaint le malheur d'un fils faussement accusé/ Pour apaiser mon sang et ...
Elle a épousé le célèbre Thésée, alors vieillissant. Elle tombe amoureuse de son beau–fils, Hippolyte et avoue, désespérée, son amour au jeune homme qui la repousse. Blessée, elle se donne la mort en calomniant la réputation du jeune homme auprès de son père.
Édition Claude Barbin (1678). Phèdre est une tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine créée le 1er janvier 1677 à Paris sous le titre Phèdre et Hippolyte. Racine n'adopta le titre de Phèdre qu'à partir de la seconde édition de ses Œuvres en 1687. La pièce comporte 1 654 alexandrins.
Aux prises avec la fatalité, Phèdre ne peut échapper ni à son amour, ni à l'issue tragique de la pièce. Elle fait face à un dilemme qui exclut toute issue heureuse : garder son secret et souffrir, ou l'avouer et mourir.
Aragon m'a parlé de toute l'œuvre de Racine, et en particulier de la manière dont il fallait jouer Phèdre ; il pensait que la jeunesse était une chose nécessaire ; il voulait que Phèdre ait dix-huit ans et Hippolyte quatorze ; il pensait que c'était là, dans cette jeunesse-là, que ça devenait tragique et mortel de ...
Pour preuve de son innocence, Hippolyte lui révèle qu'il aime Aricie. Thésée ne le croit pas. Honteuse et repentante, Phèdre accourt pour révéler la vérité à son mari. Mais elle apprend par la bouche d'Oenone qu'Hippolyte aime Aricie.
Thésée revient, et Oenone accuse Hyppolyte d'avoir tenté de déshonorer Phèdre. Le jeune homme ne peut se disculper et son père le croit coupable. Oenone se suicide, Hyppolyte est tué par un “monstre furieux”, Phèdre s'empoisonne.
Dans ses rêves, ils sont libres de s'aimer. L'aimant passionnément, elle ferait même mieux que sa propre sœur : "dans ce dessein je l'aurais devancée. / L'amour m'en eût d'abord inspiré la pensée." Elle avoue ici que l'amour ne l'a pas inspirée pour Thésée, son époux.
Les aveux de Phèdre ne diffèrent que de quelques instants le moment où elle choisira de mourir : " J'ai pris la vie en haine et ma flamme en horreur ; Au vers 308, le dramaturge établit ainsi le lien entre son amour criminel et son désir d'en finir: l'amour est donc clairement la cause de sa mort et elle prie sa ...
En effet, Hyppolite est le fils de Thésée, qui lui-même est le mari de Phèdre. L'horreur de cet inceste est soulignée par Phèdre elle-même au vers 33, avec l'emploi du verbe « ose ». Celui-ci montre que Phèdre désapprouve cet amour et est déconcertée d'aimer Hyppolite.
Phèdre aime Hippolyte, mais Hippolyte aime Aricie. Et il s'avère qu'Hippolyte n'est nul autre que le fils de Thésée, le mari de Phèdre. Rameau raconte son histoire avec une force expressive qui lui vaut la réputation de révolutionnaire lors de la première en 1733.
L'aveu progressif de Phèdre : l'annonce de la mort de Thésée laisse Phèdre libre d'aimer Hippolyte. Mais elle ignore qu'il aime une autre femme, Aricie, lorsqu'elle lui avoue ses sentiments. Dans son discours, elle confond confond progressivement le père et le fils dont elle superpose les images.