Pâtes premiers prix : 39 % de hausse entre fin 2020 et fin 2021. Un produit de base a déjà beaucoup augmenté : les pâtes alimentaires. Leur prix a bondi de plus de 7 % en décembre 2021 par rapport à décembre 2020.
Selon l'institut IRI, qui surveille l'évolution des prix dans les grandes surfaces, les pâtes ont connu au mois d'avril 2022 une augmentation moyenne de 15 % par rapport à la même date l'an dernier - atteignant même 40 % pour les pâtes premier prix. La tendance se confirme en juin.
Or la tonne du blé dur – à la base de la fabrication des pâtes – a doublé en un an, passant de 265 euros la tonne à 500 euros. En cause, notamment, une sécheresse sévère au Canada, un des plus gros fournisseurs de blé dur, des récoltes donc faibles, face une demande en augmentation.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
En 2022 l'inflation atteint des records historiques. Le niveau d'inflation est le plus haut depuis 1985 en France, d'après l'Insee qui annonce une poursuite de la hausse des prix jusqu'à la fin de l'année. Elle prévoit un net bond de 6,8% à la fin de l'année.
Le prix le plus bas pour un paquet de pâtes avait été atteint en 2018 avec un prix de 1,34 euros. En 2021, le prix des pâtes remonte légèrement : son prix est de 1,37 euros le kilo.
Actuellement, les rayons vides s'expliquent ainsi par la tension sur l'approvisionnement créée par ces achats de précaution et un phénomène de stockage « plus important qu'à l'habitude », selon Nicolas Léger de NielsenIQ. Un phénomène également observé lors des premiers mois de l'épidémie de Covid-19.
Une hausse globale des prix
On parle d'inflation lorsque les prix augmentent globalement, et non uniquement les prix de quelques biens et services. Quand tel est le cas, avec le temps, chaque euro permet d'acheter moins de produits. Autrement dit, l'inflation érode progressivement la valeur de la monnaie.
Mais on y trouve quand même deux articles à la baisse : les piles et les ampoules. Quasiment stables depuis un an, le maquillage, les shampooings et les déodorants affichent moins de 1 % de hausse. Les autres produits d'hygiène corporelle et les cosmétiques limitent pour l'instant leur hausse à moins de 1,3 %.
L'augmentation du prix des matières premières, de l'énergie et du transport ont provoqué une hausse significative du prix de certains aliments. La guerre en Ukraine risque également de faire porter une pression supplémentaire sur les produits alimentaires d'ici l'été 2022.
En cause, la flambée du coût de la matière première, la pâte à papier. «Le coût de la pâte à papier a augmenté de 50% en un an», affirme ainsi Paul-Antoine Lacour, délégué général de l'Union française des industries des cartons, papiers et celluloses (Copacel), interrogé par le magazine 60 Millions de consommateurs.
La guerre en Ukraine a accéléré l'augmentation des prix de l'énergie. Une hausse des coûts qui menace directement la production de fruits et légumes sous serre, notamment de tomates, star des assiettes estivales. En France, 95% des tomates produites sont cultivées hors-sol, dans de grandes serres chauffées au gaz.
Après le papier toilette pendant le confinement, les consommateurs se ruent sur l'huile de tournesol, touchée à son tour par la pénurie à cause de la guerre en Ukraine. Deux anthropologues réagissent au phénomène collectif d'achats compulsifs dans les moments de crise.
Luc Vandermaesen, directeur de Reine de Dijon et président de l'Association Moutarde de Bourgogne, annonce dans 20 Minutes qu'il « y aura de nouveau de la moutarde en rayon vers le mois de novembre 2022, et de façon plus importante à compter de début 2023, lorsque la récolte canadienne sera livrée en France ».
La pénurie est due à une surconsommation des Français. En se ruant sur le produit pour faire des réserves, les consommateurs créent la pénurie selon les professionnels interrogés par Le Parisien. Il y a les distributeurs qui positivent : "c'est tendu, mais nos fournisseurs assurent".
Système U propose les pâtes les moins chères
Si les enseignes Leclerc et Intermarché affichent l'inflation la plus importante (+ 69 %), en passant respectivement de 0,74 € à 1,25 € pour la première, et de 0,75 € à 1, 27 € pour la seconde, elles font toutefois partie des moins chères.
La France devrait "sortir du pic d'inflation fin 2023", assure le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dans une interview à paraître mercredi dans Le Figaro.
Bercy y révise sa prévision d'inflation pour l'année 2022, à 5,3% contre 5% attendus en juillet, et pour 2023, à 4,2% contre 3,2%. Le ministre de l'Economie a expliqué anticiper un recul de l'inflation "dans le courant 2023".
Selon les calculs de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), notre pouvoir d'achat va reculer de 0,8%. C'est la première fois qu'une telle baisse est observée depuis 10 ans. Bruno Le Maire entrevoit une sortie du pic d'inflation vers 2023.