Molière est-il alors plus qu'un simple amuseur ? Parti de la farce, il utilise le rire comme une arme. Il dénonce, critique et condamne ses personnages, les caricaturant à l'extrême faisant ainsi ressortir leur ridicule. Fini l'image du bon plaisantin, Molière est censuré par le Pouvoir.
Molière, critique de la société de son temps
Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque d'un riche bourgeois qui tente d'imiter le comportement des nobles. Dans Le Tartuffe, il crée la polémique en dénonçant les faux dévots, ces personnes qui se disent très religieuses mais sont en fait très hypocrites.
Les comédies de Molière allient à la perfection la puissance comique et la critique morale et sociale. Écrites au XVIIe siècle dans un style original, parfois contesté à l'époque, elles sont encore jouées aujourd'hui et toujours appréciées par le public moderne.
Le 1er juin 1663, Molière donneLa Critique de l'École des femmes à la suite de L'École des femmes en riposte aux nombreuses attaques dont il fait l'objet, à la fois pamphlet de circonstance et brillant exposé de ses principes esthétiques.
Ici, c'est assez de montrer que Molière, en nous divertissant, pense et nous fait penser qu'il faut être vertueux, non-seulement par intérêt, mais pour la vertu même et pour Dieu qui nous la commande ; non-seulement pour nous, mais pour tous ceux qui nous entourent et dont nous sommes, responsables.
Molière critique avec humour les luttes de pouvoir et les rapports hommes-femmes. Certaines de ses pièces font scandale, comme Tartuffe, qui dénonce les mensonges de certains religieux. Dans Le Misanthrope, Molière ridiculise les gens riches et leurs manières précieuses.
Le but de la comédie est moral et didactique : elle démasque les imperfections des hommes et les incite à se corriger. La comédie «corrige les mœurs pas le rire», rappelle Molière dans la préface de Tartuffe. Pour susciter le rire, elle met en œuvre des procédés comiques variés.
L'éducation des femmes
L'obsession première était de préserver la virginité des jeunes filles jusqu'à leur mariage. Or Molière remet en cause ce modèle tyrannique. C'est d'ailleurs l'ambition morale de cette pièce qui choque ses contemporains et suscite une vive querelle.
Dans sa Préface, écrite après les critiques adressées à sa pièce, Molière insiste sur son but premier, faire rire le public : « Bien des gens ont frondé cette comédie ; mais les rieurs ont été pour elle, et tout le mal qu'on en a pu dire n'a pu faire qu'elle n'ait eu un succès dont je me contente. »
La morale semble être que les plaisirs devraient être libres. Arnolphe est condamné à la fin pour sa bêtise, et car il a retenu prisonnière Agnès. Mais ceux qui triomphent semblent aller contre la morale de l'époque. Le désir et l'amour l'emportent.
Son objectif est de plaire, d'instruire, de dénoncer ou bien d'inquiéter. Toute pièce de théâtre tend à produire une émotion partagée collectivement. Mais pour la tragédie comme pour la comédie, il s'agit de plaire comme le remarque Molière dans la critique de l'Ecole des femmes. Son objectif est aussi de toucher.
On l'attaquerait sur sa vie privée, comme on l'a fait à l'époque en l'accusant d'inceste, puisqu'il avait épousé la fille de sa première maîtresse, Madeleine Béjart, pourtant issue d'un premier lit. Ils vivaient d'ailleurs tous les trois ensemble, aux yeux de tous.
Considéré comme l'un des plus grands dramaturges et écrivains français, Jean-Baptise Poquelin, plus connu sous le nom de Molière, est une référence incontournable en matière de lettres. C'est un dramaturge et comédien français, né en janvier 1622 et mort le 17 février 1673 à Paris.
Par le biais de ce personnage, Molière fait la satire de la médecine de l'époque. Argan pense que la maladie et la mort le menacent de façon permanente. Le Malade imaginaire est une satire, c'est-à-dire un écrit dans lequel l'auteur fait la critique d'une époque, d'une politique, d'une morale.
Le théâtre, depuis ses origines dans la Grèce antique, joue un rôle social et politique en même temps qu'esthétique. Aujourd'hui encore il assume cette fonction. Il divertit mais il dénonce aussi les passions abusives, les crimes et injustices de toute nature, l'absurdité cruelle de la condition humaine.
Molière écrit que le devoir de la comédie est de corriger les hommes en les divertissant. Le théâtre qui est une création artistique, autant par les pièces elles-mêmes que par le jeu des acteurs aurait donc un autre but que d'apporter un divertissement au spectateur ou au lecteur.
L'École des femmes avait suscité un scandale à l'époque : on reprochait à Molière de jouer de plaisanteries faciles et d'équivoques, et de mettre sur le théâtre comique des sujets trop graves (l'éducation morale et religieuse des femmes).
Lire Molière, c'est non seulement acquérir un lexique et une syntaxe d'une richesse propre au XVIIe siècle, au moment où on dit que la langue française connaissait son apogée et son âge d'or, mais c'est aussi assister aux déboires du vulgum pecus (le commun des mortels), de rire de ses malheurs et de partager de grands ...
Comédie en cinq actes et en vers, L'École des femmes peut être considérée comme la première grande comédie classique. Elle raconte la précaution inutile d'un barbon qui tente de s'opposer aux amours des deux jeunes héros : le vieil Arnolphe prétend épouser Agnès, sa pupille, que courtise le jeune Horace.
Devenue une des pièces les plus populaires du répertoire français, alors qu'elle avait été boudée à sa création, elle n'en reste pas moins une critique sociale, dénonçant l'autorité, la lourdeur de la justice, l'avarice des riches, tout en prônant la liberté et la force de l'amour.
Comme dans toutes ses autres pièces, l'enjeu de L'école des femmes est le mariage. On ne trouve pas le thème du mariage dans les tragédies. C'est un sujet comique. car c'est un rire grinçant qui révèle les tensions, les refoulements, les contradictions de la société.
Le comique de caractère est un procédé littéraire utilisé pour faire rire le lecteur (ou le spectateur, pour une pièce de théâtre ou un film). C'est la mise en scène de personnages ayant un défaut majeur, que l'auteur exagère tellement que les personnages en deviennent ridicules.
Le rire comique, selon Molière, ne saurait être châtié ni châtré par les exigences de la bienséance et les principes de l'imitation vraisemblable de la réalité : Molière n'est pas Térence. Non, il s'agit d'un rire aussi franc assurément que celui de la farce, ou encore celui de Plaute.
Les thèmes abordés : l'infidélité, la trahison, le mensonge, le mépris, le blasphème, la séduction, l'amour, le ridicule.
Argan est le malade imaginaire, ce qu'en langage savant on appelle un hypocondre. En dehors de ce défaut, il est plutôt bon homme et bon père. Il est cependant sous la coupe d'une seconde femme hypocrite qu'il ne veut pas contrarier, ainsi que des médecins qui exploitent sa croyance en une maladie imaginaire.