La grande distribution, acheteuse massive à l'Ukraine d'huile vendue sous marque distributeur, a diversifié ses approvisionnements et ainsi renchéri ses premiers prix. Mais les consommateurs, en constituant des stocks, ont accentué l'emballement des étiquettes.
"C'est dû à une tension du marché et au fait que l'on n'a pas de visibilité sur les stocks détenus", estime Julie Gérard. Une entreprise comme "So Chips" est extrêmement dépendante de cette huile pour produire ses chips. Comment faire face à cette augmentation soudaine ?
En août 2021, l'huile de tournesol étudiée par le spécialiste ne coûtait que 1, 45 €, avant de passer à 1,69 € à partir de janvier 2022, puis à 1,99 € en avril.
«La pénurie actuelle en rayons est liée à des achats massifs. Le marché de l'huile est habituellement un marché stable et nous ne pouvons pas multiplier par deux nos capacités de production en trois semaines.
Les surfaces de tournesol sont de 550 000 ha pour une production de 1,2 million de tonnes, soit 16% du total européen. Les principales régions de production se situent en Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Bourgogne, Nouvelle Aquitaine et Occitanie.
Une moyenne proche de 30 q/ha sur l'Hexagone en 2021, selon Terres Inovia : le tournesol a battu son record national de rendement qui était de 27,6 q/ha en 2017 (moyenne à 22,8 q/ha pour ces dix dernières années), à l'instar du maïs, dont les rendements vont également atteindre un sommet en 2021.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
L'Ukraine est la première productrice mondiale de tournesol, avec 50% du marché, talonnée par la Russie : à eux deux, ces deux pays en guerre représentent 80% des ressources. Outre l'huile, cette hégémonie sur la production concerne aussi les tourteaux de tournesol, destinés à l'alimentation animale.
Avec une récolte moyenne d'1,7 million de tonnes, la France se situe dans le peloton de tête des pays producteurs de tournesol au sein de l'Union européenne. Malgré ce rang, elle importe 120 000 tonnes d'huile de tournesol en provenance d'Ukraine, premier producteur et exportateur mondial.
La menace d'une pénurie et les cours élevés du pétrole ont dopé tous les oléagineux (colza, tournesol, soja, palme), qui servent à produire des huiles, de l'aliment pour bétail et sont aussi utilisés comme agrocarburants. La tonne de tournesol coûtait 640 euros mi-février, contre près de 1000 euros désormais.
Selon l'experte, après l'huile de tournesol et la moutarde, 5 autres aliments essentiels seraient sous tension. Il s'agit du riz, des pâtes, de la farine, de la semoule et des féculents.
Pénurie : pourquoi n'y a-t-il plus d'huile de tournesol dans les magasins ? En rupture de stock un peu partout dans le pays, l'huile de tournesol est menacée par la pénurie. En cause ? La guerre en Ukraine et son prix bas.
Il est par ailleurs tout à fait possible d'implanter une céréale en semis direct après tournesol car cette culture laisse un sol bien structuré et peu de résidus gênants. Enfin, l'interculture longue laissée par le tournesol permet d'intégrer des couverts dans la rotation.
Le tournesol a une autre particularité étonnante, qui lui a valu son nom : sa tige bouge, et tourne sur elle-même, tout au long de la journée ! Ainsi, les fleurs restent toujours face au soleil, de façon à ce que les insectes les trouvent plus facilement. le nom « tournesol » veut dire « qui tourne avec le soleil ».
Comme il s'agit d'une hormone de croissance, le bas de la tige de tournesol grandit alors plus vite par rapport à la partie haute. C'est ce phénomène qui donne l'impression que le tournesol suit le soleil. En somme, c'est le poids de la fleur qui force cette inclination vers le soleil.
Alors que la pénurie d'huile de tournesol se prolonge, une autre denrée vient à manquer sur les étals : la moutarde. En cause, une baisse des importations due au climat et à la guerre, et une trop faible production locale.
800 000 tonnes d'huiles végétales alimentaires sont consommées chaque année en France, avec une préférence pour l'huile de tournesol qui reste la plus vendue dans les grandes surfaces. Viennent ensuite l'huile d'olive, les huiles de mélange puis l'huile de colza.
L'huile d'olive est probablement la meilleure huile pour la santé. Riche en vitamines (A, D, E et K) et en oméga-9, elle agit sur le cholestérol, protège l'organisme contre les maladies cardiovasculaires, améliore la glycémie et régule le transit intestinal.
La guerre et les canicules perturbent les importations de graines de moutarde et la production française est trop faible. Résultat : les rayons se vident.
Le tournesol est symbole de soleil, bien sûr, et souvent lié à l'amour. Dans la mythologie grecque, la nymphe Clytia tombe éperdument amoureuse du dieu du soleil Apollon.
En fonction des bassins de production et des conditions pédoclimatiques de l'année, lorsque le semis est réalisé le 1er avril, une variété précoce est récoltée, en moyenne, entre le 20 et le 25 août. Une variété mi-précoce est récoltée entre le 25 août et le 04 septembre.
Celle-ci nécessite deux principales étapes : le pressage des graines et le raffinage de l'huile brute. Le pressage permet d'extraire l'huile des graines, et le raffinage élimine les composés ayant affecté l'odeur, le goût et l'aspect de l'huile lors du pressage.