Les processus de précarisation s'accompagnent d'une souffrance psychique alliant mauvaise image de soi et sentiment d'inutilité sociale et peuvent conduire à une véritable dégradation de la santé.
27La précarité s'érige alors comme un risque social majeur, révélateur de la société française contemporaine. Elle suscite une mobilisation massive et appelle l'individu autant que la société à s'interroger sur les défis économiques, technologiques, sociaux, et politiques à relever pour affronter l'avenir.
Quelles sont les conséquences de la précarité de l'emploi ? La précarité de l'emploi engendre une alternance entre des périodes d'emploi et des périodes de chômage, que l'on appelle chômage récurrent. Cette précarité a des conséquences néfastes sur la vie du salarié, tant sur le plan matériel que sur le plan physique.
Le chômage augmentant le risque et des revenus faibles ne permettant pas un filet de sécurité suffisant sont donc les principales causes de précarité dues au travail. L'emploi n'a pas pour seul attribut la recherche d'une rémunération.
Précarité de logement
L'individu sans logement stable entre dans une spirale infernale : perte ou difficulté à retrouver un emploi, dégradation de son état de santé, souffrance psychique, déstructuration des liens sociaux.
Elle peut même altérer la structure des neurones et leurs connections, ce qui peut avoir ensuite un impact sur le comportement et modifier l'équilibre hormonal. Bien que la santé suive un gradient social, au-delà d'un certain seuil de richesse, les bénéfices en matière de santé restent stables.
Santé et déterminants sociaux une analyse française
En sorte qu'au fil des ans, l'écart entre les taux de mortalité des riches et des pauvres s'accroît au lieu de se réduire, non pas parce que les conditions se dégradent, mais parce qu'elles s'améliorent plus vite pour les riches que pour les pauvres.
« La précarité est l'absence d'une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d'assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. L'insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives.
Les jeunes présentent différents degrés de précarité. Elle s'étend du manque d'emploi ou d'un emploi précaire à une situation de difficultés multifactorielles (absence d'emploi, niveau d'études bas, échec scolaire, difficultés financières, difficultés familiales).
De mauvaises conditions de travail peuvent engendrer des troubles variés : sentiment de dévalorisation voire dépression, fatigue, usure, troubles musculo-squelettiques ou cardio-vasculaires, cancers, accidents, etc.
Le chômage vécu comme une maladie
Le chômage fragilise physiquement. En effet, cette situation entraîne bien souvent l'absence de rythme régulier, la baisse d'activité physique et une alimentation moins saine. Ces changements peuvent être source de problèmes physiques et avoir de lourdes répercussions sur la santé.
Même si cela peut sembler paradoxal, à court terme, une augmentation de la précarité de l'emploi peut être le signe d'une reprise économique : les employeurs commencent à embaucher avec des contrats courts (inversement, en période de crise, on ne renouvelle pas les CDD).
La perte d'emploi entraîne la perte du revenu qui lui était associé. L'augmentation du taux de chômage dans la société peut donc signifier une augmentation du taux de pauvreté. La pauvreté correspond au phénomène de manque de ressources par un individu ou un ménage relativement au reste de la société.
En particulier, l'instabilité professionnelle contribue à fragiliser les liens sociaux, elle va de pair avec un plus fort sentiment d'insécurité — professionnelle, bien sûr, mais également personnelle — et les personnes concernées ont tendance à se sentir en moins bonne santé.
Le chômage a un impact social majeur. Il augmente le risque de séparation et d'isolement social, il impacte l'avenir scolaire des enfants (Insee, 2004), il retarde la venue d'un premier enfant (INED, 2011). Non seulement ces conséquences sont ignorées mais « une certaine fatigue de la compassion » s'exprime.
Une jeunesse fragilisée
Pénurie de logements, précarisation du marché de l'emploi, évolution du modèle familial et fragilisation du lien social… : les jeunes sont en première ligne face à la crise que connait notre pays. Ainsi, selon l'INSEE, plus de 20% des 18-25 ans vivent sous le seuil de pauvreté.
Le basculement vers ce type de comportements de mise en danger peut être lié à des évènements multiples : agressions, maltraitance, déception amoureuse, harcèlement à l'école, lourd poids d'un secret de famille, etc.
Au premier rang des activités ou causes que les 18-30 ans souhaitent défendre figure le sport (22%). Viennent ensuite la santé et l'environnement (20%), la jeunesse et l'éducation (19%), la culture, le domaine social ou encore la paix dans le monde (15%).
Exclusion : définition et causes. Au sein de la société, l'exclusion résulte de plusieurs facteurs : l'isolement, le handicap, la précarité. Dans la rue, la situation des personnes SDF relève surtout de l'exclusion sociale. Ainsi, on considère couramment que les personnes SDF sont de « grands exclus ».
s La précarité comme risque de pauvreté
La précarité peut donc s'analyser comme un ensemble de facteurs de risques et d'incertitude sur l'emploi et les ressources qui conduirait à la pauvreté.
GRANDE PAUVRETÉ ET PRÉCARITE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
La précarité est l'absence d'une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l'emploi, permettant aux personnes et familles d'assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux.
a) Parce qu'ils disposent d'une quantité réduite de ressources pour affronter les exigences et les demandes de la vie quotidienne, les membres des classes inférieures sont susceptibles de vivre un niveau de stress plus élevé.
Les inégalités sociales de santé recouvrent les différences d'état de santé entre individus ou groupes d'individus, liées à des facteurs sociaux, et qui sont inéquitables, c'est-à-dire moralement ou éthiquement inacceptables, et qui sont potentiellement évitables.
La pauvreté, c'est aussi ne pas pouvoir participer à des activités récréatives, ne pas pouvoir envoyer ses enfants en excursion ou à une fête d'anniversaire avec leurs camarades de classe, ne pas pouvoir payer les médicaments en cas de maladie. Ce sont là autant de conséquences de la pauvreté.