Comment l'expliquer ? D'abord en raison des inégalités territoriales qui s'accroissent. Dans les départements ruraux, déjà affectés, la désertification médicale s'intensifie. Au contraire, les grandes villes attirent toujours plus, principalement en raison de leurs centres hospitalo-universitaires.
Il existe une solution si vous ne parvenez pas à trouver de médecin traitant : vous rapprocher du conciliateur de votre caisse primaire d'Assurance maladie. Cette personne pourra vous donner des conseils personnalisés et vous renseigner sur les possibilités locales.
Ce phénomène est notamment dû au niveau insuffisant du numerus clausus – c'est-à-dire le nombre d'étudiants en médecine accédant à la 2ème année – pendant les années 1990. Pour les patients, ceci se traduit par des difficultés croissantes à trouver un médecin traitant.
Résultat, il y a moins de médecins accessibles pour une consultation classique de médecine généraliste aujourd'hui qu'il y a quelques années. La raison de cette baisse est principalement « démographique » : en fait, de nombreux médecins issus des générations diplômées dans les années 70-80 partent à la retraite.
Ce graphique représente la densité de médecins en France en 2020, selon le département. C'est le département des Hautes-Alpes qui possédait la plus forte densité de médecins pour 100.000 habitants en 2020, avec 139 médecins.
Chapitre 1 - 1983, Diminution du numerus clausus et dotation globale de financement. 1983, un gouvernement composé de ministres socialistes et communistes remplace la tarification à la journée par la Dotation Globale de Financement et réduit drastiquement le nombre d'étudiants en médecine.
La Seine-et-Marne (77) et la Seine Saint-Denis (93) figurent parmi les départements les plus fortement impactés par la désertification médicale. Ce phénomène touche l'ensemble des régions françaises. Et, contre toute attente, les zones urbaines ne sont pas épargnées.
Le numerus clausus a été mis en place en France en 1971. Il est arrêté chaque année conjointement par la ministre des affaires sociales et de la santé et la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Résultat : 44% d'entre eux ont déclaré refuser de nouveaux patients. La raison ? Ils en ont déjà trop pour 71%, quand 14% expliquent qu'ils comptent prochainement prendre leur retraite. 9% des médecins généralistes ont indiqué qu'ils préféraient rencontrer le patient avant de l'intégrer à leurs fichiers.
Un professionnel de santé peut refuser ses soins, c'est la clause de conscience du médecin. C'est, pour le médecin, le droit de refuser la réalisation d'un acte médical pourtant autorisé par la loi mais qu'il estimerait contraire à ses propres convictions personnelles, professionnelles ou éthiques.
La déclaration d'un médecin traitant n'est pas obligatoire. Mais une absence de déclaration expose à des pénalités. Les taux de remboursements de soins par les régimes d'Assurance Maladie sont diminués de 40%.
La surcharge de travail est d'ailleurs la raison la plus souvent évoquée par les jeunes médecins lorsqu'on leur demande ce qui pourrait les amener à envisager de renoncer à leur carrière médicale.
Le gouvernement décide alors de supprimer le numerus clausus au profit d'objectifs nationaux pluriannuels. "C'est surtout un effet d'annonce, explique Loona Mathieu, vice-présidente chargée de l'enseignement supérieur à l'ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France).
"Numerus clausus" : limiter le nombre d'étudiants
Dans le cadre des études de médecine, la limitation des étudiants a été mise en place afin de répondre aux nombres grandissants de bacheliers qui s'inscrivaient dans cette filière. On l'explique notamment par l'augmentation des bacheliers en France, dès les années 60.
Après la suspension de l'arrêté fixant le "numerus clausus" pour l'année 2021-2022 par le Conseil d'Etat, jeudi 29 avril, un nouvel arrêté vient d'être publié ce jour. Il fixe le nombre de places ouvertes en deuxième année pour les étudiants redoublants Paces.
Le Président de la République et la ministre des Solidarités et de la Santé ont confirmé le 28 septembre 2018, la suppression du numerus clausus dès la rentrée 2020. L'objectif premier de cette mesure : remédier au mal-être des étudiants en première année de médecine.
Depuis la rentrée 2021, le numerus clausus des études de santé est terminé. Il laisse la place à un numerus apertus qui, comme son nom l'indique, peut augmenter.
L'Île-de-France a encore perdu 150 médecins généralistes entre 2018 et 2020. La région est le premier désert médical de France. 62,4 % de la population francilienne, soit 7,6 millions de personnes, ont du mal à accéder à des médecins trop peu nombreux.
Bilan : on trouve en moyenne 950 habitants par médecin sur le territoire. Mais ce chiffre cache des inégalités criantes. Certaines régions sont bien mieux loties que d'autres. L'ouest, l'Île-de-France, ou encore la région PACA présentent une démographie médicale bien plus favorable que la région centre, par exemple.
La Région Paca (370 médecins pour 100 000 habitants), l'Ile-de-France (366) et le Languedoc-Roussillon (336) sont les mieux lotis, alors qu'à l'inverse, les Régions Picardie (239), Centre (242) et Haute-Normandie (248) restent les plus mal dotées.
Un accès aux soins limité
À l'époque, l'idée derrière le fait de limiter le nombre de médecins était de limiter les coûts pour la sécurité sociale (théorie de la « demande induite par l'offre »). Avec moins de médecins, moins d'actes, moins de prescription… et donc moins de coût !
La DREES comptabilise les médecins « actifs », c'est-à-dire ayant déclaré au moins une activité en France au Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM).
La réforme de la PACES trouve sa source dans le plan Ma Santé 2022, annoncé par le Président de la République Emmanuel Macron le 18 septembre 2018, puis adopté par le Parlement dans le cadre du projet de loi sur la santé le 16 juillet 2019.