Si pour être libre il faut n'obéir qu'à soi-même, cette obéissance n'est certes pas une soumission à ce qui nous aliène mais bien au contraire une reconnaissance et une appropriation de ce qui fait notre humanité, notre dignité et notre liberté : la raison.
Troisième partie / La désobéissance à la loi n'est juste qu'à la condition d'être justifiée par une norme de justice supérieure fondée en raison. Si une loi peut être injuste, alors il est justifié d'y désobéir.
Une loi est juste à condition qu'elle soit l'expression de la volonté du peuple tout entier, c'est-à-dire de la volonté générale souveraine. Ainsi, l'obéissance à la loi n'est plus une contrainte, dans la mesure où « l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ».
Le respect des lois est une exigence mais la Constitution, se référant à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, reconnait aussi la possibilité de désobéir au nom de la résistance à l'oppression.
I/ Oui, obéir, c'est renoncer à sa liberté. Désobéir, c'est donc aussi affirmer sa liberté. A/ Thèse libertaire : désobéir, c'est affirmer son indépendance, et obéir, c'est renoncer à son individualité.
[définition de l'obéissance] L'obéissance consiste à faire ce qu'une autre personne nous dit de faire, parce qu'elle a autorité sur nous, [type 1 d'obéissance] soit parce qu'elle peut user de sanctions si nous le lui obéissons pas, [type 2 d'obéissance] soit du fait des qualités que nous reconnaissons à cette personne, ...
On obéit non seulement parce que c'est la loi, même si c'est constitutif, mais aussi par amour ou plutôt par attachement (au sens de Bowlby) et par consentement ou plutôt par refus de la violation.
Son objectif est d'obtenir un changement dans la législation. Elle se justifie en se prévalant d'un principe supérieur à la loi qu'elle veut modifier. Cela peut être l'intérêt général, la défense de l'environnement, les droits de l'homme… Refuser d'obéir doit être un acte revendicatif, pour cela il doit être public.
Ainsi, le fait de désobéir à une loi est légitime si et seulement si cette désobéissance se fait au nom d'un idéal de justice supérieure fondé en raison.
La désobéissance se fonde sur un principe moral, la confiance en soi, qui encourage l'individu à refuser la loi commune et acceptée des autres, en se fondant sur sa propre conviction qu'elle est injuste et ne lui convient pas.
Désobéir à la loi peut sembler nécessaire dans certains cas. Néanmoins, la déso- béissance menace également toujours de remettre en cause le fonctionnement de la société voire de la dissoudre. Elle peut aussi aggraver une éventuelle situation de violence contre laquelle elle voudrait résister.
Désobéir aux lois est un acte grave mais nécessaire en certaines circonstances exceptionnelles. Grave parce qu'il est la preuve d'un défaut de la démocratie institutionnelle, grave parce qu'il engage la responsabilité des désobéissants. Il ne s'agit certainement pas de prôner la désobéissance.
Conclusion. Même si, en théorie, les lois sont censées être justes, nous avons vu que ce n'est pas toujours le cas dans la pratique et dans les faits. Il peut donc être raisonnable de désobéir aux lois/ et cela peut même être un moyen pour s'affirmer en tant que conscience morale et homme libre.
Selon Aristote, dans La Politique, l'obéissance à l'État est nécessaire car l'homme est un "animal politique" et s'il n'obéit plus à l'État, il se déshumanise en quelque sorte.
Gandhi et Martin Luther King sont d'accord pour affirmer qu'il est nécessaire de désobéir aux lois injustes, puisque, d'après Gandhi, « la désobéissance civile est le droit le plus imprescriptible de tout citoyen.
Puis je au nom de ma conscience morale refuser de me soumettre aux lois . conscience : La connaissance qu'a l'homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. La conscience, par cette possibilité qu'elle a de faire retour sur elle-même, est toujours également conscience de soi.
À première vue, le savoir s'oppose à la croyance : savoir, c'est affirmer une vérité en s'appuyant sur des preuves objectives, des démonstrations, des raisonnements… alors que la croyance repose davantage sur la conviction intime, sur une forme d'intuition non réfléchie.
L'exemple le plus célèbre de loi injuste est donné dans Antigone , la pièce de Sophocle. Créon, le roi de Thèbes, a fait mettre à mort Polynice, le frère d'Antigone, et interdit à quiconque d'enterrer son cadavre, le laissant à l'air libre.
La loi définit ce qui est juste.
Une loi juste imposera les mêmes restrictions à chacun, donc les mêmes droits et les mêmes devoirs. De plus, le droit implique l'égalité de tous devant la loi. En garantissant la liberté et l'égalité, la loi fixe les limites entre ce qui est juste et ce qui est injuste.
Conclusion. L'obéissance à l'État ne doit pas être inconditionnelle. Certes, elle est une condition nécessaire de l'ordre. Mais l'ordre doit être bousculé quand il est le faux nez de l'oppression et des injustices.
La désobéissance civile devient un devoir pour tous ceux qui sont soucieux de la dignité humaine, qui ne veulent pas collaborer avec l'injustice et qui cherchent, en enfreignant la loi, à enrayer la machine qui produit l'oppression.
On peut désobéir en refusant de s'habituer, de s'accommoder à l'obéissance. On peut désobéir en cessant d'avoir peur (du chaos, du jugement des autres, de l'ostracisation, des conséquences…). On peut désobéir en cessant d'être zélé, de surobéir, de servir le/les tyrans, les autorités aliénantes.
De façon générale, la soumission s'explique par des facteurs psychosociaux. Les individus obéissent à une personne autoritaire pour adopter un état d'agent c'est-à-dire qu'ils ne sont plus autonomes, oublient toute conscience et deviennent dépendant de la volonté d'autrui.
Se faire obéir, c'est fixer des limites, établir des règles et les faire respecter. Parfois, cela signifie également mettre ses enfants en sécurité. L'obéissance des enfants permet de leur faire comprendre la présence d'une hiérarchie dans la société.