Ce mariage n'est plus ni pour l'un ni pour l'autre un pacte de famille parce que Clèves épouse Mlle de Chartres par passion et sans tenir compte des alliances, parce que Mme de Chartres accepte un cadet et reconnaît à Clèves ce droit à la passion.
Le Prince de Clèves, ravagé par la jalousie, meurt de chagrin. Ébranlée par la mort de son mari, la Princesse de Clèves refuse de vivre son amour avec le duc de Nemours et se retire dans un couvent jusqu'à la fin de ses jours.
Consternée des marques de jalousie et de passion qu'elle a involontairement données à Nemours, elle se sent compromise à ses propres yeux, traîtresse à son mari et « honteuse de paraître si peu digne d'estime aux yeux même de son amant » (346).
M. de Nemours rend visite à Mme de Clèves et lui apprend la demande au Vidame de Chartres. Il parvient également grâce au billet que lui a donné son ami à lui prouver qu'il n'est pas compromis dans cette aventure sentimentale. Il parvient ainsi à dissiper la jalousie de la Princesse.
C'est la morale qui dicte ses choix. Elle considère qu'une nécessité impérative s'impose à elle, ce qu'elle souligne par le ton déterminé qu'elle emploie. Le duc de Nemours oppose à la vertu le pouvoir de l'amour et contre-argumente en disant qu'il n'est pas possible de résister à l'amour.
S'en suivent de nombreuses complications qui conduisent finalement à la mort de Monsieur de Clèves. Alors libre de se remarier avec le duc de Nemours, la Princesse s'y refuse, par fidélité à la mémoire de son défunt époux et de crainte qu'une union éteigne avec le temps la passion de son amant.
Réputation et vertu sont les maîtres-mots de cette morale : il faut avant tout garder la maîtrise de soi-même et maintenir des apparences vertueuses. Cette morale est notamment incarnée par la mère de l'héroïne, Mme de Chartres. Celle-ci a consacré sa vie à l'éducation de sa fille, en particulier à sa formation morale.
Cependant, la passion ne saurait être totalement disqualifiée ni condamnée dans ce roman, dans la mesure où elle s'accompagne d'une découverte, voire d'une affirmation de soi. De sorte que finalement, l'œuvre nous invite à une réflexion ouverte sur la passion, bien éloignée des jugements moraux trop tranchés.
De nuit, le duc de Nemours trouve alors la princesse de Clèves tandis qu'elle contemple d'un air rêveur un tableau le représentant. Il est transporté par sa joie et, encouragé par cette marque d'amour, il se décide à rejoindre celle qu'il aime. Il avance de quelques pas et fait du bruit.
Madame de Clèves rentre à Paris, mais se rend compte qu'elle aime toujours le Duc de Nemours, elle veut s'enfuir de nouveau, mais son mari ne proteste. Le Duc de Nemours vole un portrait de Madame de Clèves sous les yeux de celle- ci, qui ne dit rien. Il a alors la certitude d'être aimé de la Princesse et s'en réjouit.
La princesse sécurise son repos final en se mettant hors de portée des événements aléatoires qui l'ont tourmentée au cours de l'intrigue. Dès que le hasard ne peut plus l'atteindre, le récit se relâche et raconte immédiatement sa mort en moins d'une phrase.
La mère de la princesse occupe un rôle semblable au destin, au fatum tragique; En effet, c'est elle qui décide de lui donner un mari qu'elle n'aimera pas , laissant ainsi se développer, hors du mariage, un sentiment d'amour inassouvi qui la pousse vers le Duc de Nemours et qui finira par la tuer.
161-162). Après la mort de M. de Clèves, le duc de Nemours persuade le vidame de Chartres d'organiser chez lui sa rencontre fortuite avec Mme de Clèves. Celle-ci lui avoue son amour, mais refuse de l'épouser.
Le prince de Clèves, devinant que son épouse aime le duc de Nemours, décide leur prochain retour à Coulommiers. Mais lors d'une joute, le roi reçoit dans l'œil l'éclat d'une lance et meurt.
La princesse utilise ces concepts : elle vit Éros pour un autre que son époux, « sentiments qui vous déplaisent » (mais désir non accompli, elle est restée vertueuse). À son mari, elle accorde Philia, « amitié » et « estime ». Elle espère de lui Agapé, « pitié », « aimez-moi ».
Le Prince de Clèves fait part de ses sentiments à Mlle de Chartres, puis fait officiellement sa demande en mariage. Il est heureux mais en même temps inquiet : il sent que Mlle de Chartres ne l'aime pas autant qu'il le souhaiterait. Il lui fait part de cette inquiétude dans un dialogue important.
La féérie de la rencontre entre les deux héros paraît presque ironique en effet, tant elle annonce, avec un pessimisme moral fondamental, l'impossibilité d'un amour heureux. Jamais Mme de Clèves ne désire s'unir à M. de Nemours, puisqu'elle désire Nemours en tant qu'il la désire inaccessible.
L'extrait choisi suit immédiatement une scène d'aveu particulièrement originale, que certains contemporains ont jugé invraisemblable : une femme avoue à son mari qu'elle en aime un autre pour qu'il lui permette de rester éloignée de cet homme, et donc de protéger leur mariage.
L'originalité de La Princesse de Clèves est d'offrir une vision duale de l'amour, à la fois comme enjeu politique et comme pur dépassement de tous les intérêts.
Légitimement il se place à ce titre au carrefour des alliances, sans pour autant les maîtriser : M"* de Valentinois, qui le hait, empêche en raison de leur parenté le mariage de M"e de Chartres avec le dauphin, tandis que Mme de Chartres, aidée, dans ses démarches matrimoniales, « du vidame qui était dans une grande ...
En effet, il se consacre essentiellement à l'exploration des sentiments des personnages (ceux de la Princesse de Clèves, de son mari et du duc de Nemours). Des sentiments d'amour, de vertu, de désir, de jalousie, et de renoncement. Le sentiment principal étant bien sûr l'amour, omniprésent dans le roman.
À l'inverse, la petite histoire peut influer sur la grande, puisque l'affaire de la lettre perdue par le vidame de Chartres nous est présentée comme la cause de la haine de la reine pour la reine dauphine Marie Stuart, haine qui contraindra plus tard cette dernière à retourner dans son Ecosse natale, où elle périra.
Enfin, M. de Nemours est un grand ami du vidame de Chartres, dont la soeur, Mme de Chartres, a une fille, Mlle de Chartres : c'est elle qui deviendra la princesse de Clèves ! On peut dire que le roman commence avec son arrivée à la cour, au mois de novembre, c'est-à-dire, en plein hiver.
Le personnage
Personnage imaginaire, inventé en 1678 par Madame de La Fayette (1634-1693), la princesse de Clèves, qui a donné son nom au roman du même nom, est une jeune fille de 15 ans qui vit à la cour du roi Henri II en 1559.