Soixante ans après la fin de la guerre, ces mémoires demeurent encore très vives. On peut distinguer celle des pieds-noirs, celle des harkis et de leurs descendants, celle des appelés du contingent et celle des immigrés algériens. Ces différentes mémoires se sont fréquemment heurtées depuis 1962.
À partir de la fin des années 1990, notamment grâce aux travaux des historiens, la France intègre la guerre d'Algérie dans la mémoire officielle. Les archives sont ouvertes, le conflit est reconnu. Malgré la reconnaissance de la guerre d'Algérie, toutes les mémoires ne sont pas apaisées.
Ils sont nombreux, en France, les groupes porteurs de cette mémoire diffuse : combattants désespérés de l'OAS1 , et déserteurs ou insoumis rangés du côté du FLN2 ; simples soldats du contingent ou officiers de l'armée française ; fils de harkis3 de nationalité française, ou jeunes enfants de nationalistes algériens ; ...
La guerre d'Algérie (1954-1962) a été suivie d'une politique de « l'oubli » jusqu'en 1982. Depuis lors, sous le double effet de l'immigration algérienne en France et du ressentiment entretenu par les gouvernants algériens, on assiste à une violente « guerre des mémoires »...
Six membres fondateurs du Front de libération nationale, avant le début des hostilités (1er novembre 1954). De gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf (debouts) ; Krim Belkacem et Larbi Ben M'Hidi (assis).
D'après le Larousse, « pied-noir » (et « pieds-noirs ») est un nom et un adjectif qui signifie : « Français d'origine européenne installé en Afrique du Nord jusqu'à l'époque de l'indépendance. » « Français vivant en Algérie (et considérant l'Algérie française comme sa patrie) ; puis Français originaire d'Algérie.
Les immigrés algériens de France et leurs enfants dénoncent les conséquences de la guerre en France : la montée du racisme et des discriminations. Ils sont sans aucun doute à l'origine des commémorations des répressions dont leurs parents ont été victimes comme celle du 17 octobre 1961 (document 2).
Les mémoires de la guerre d'Algérie
On peut distinguer celle des pieds-noirs, celle des harkis et de leurs descendants, celle des appelés du contingent et celle des immigrés algériens. Ces différentes mémoires se sont fréquemment heurtées depuis 1962.
s'appelaient les “Gusses” ou les “Max”, ils étaient paysans, ouvriers, instituteurs ou autres... Les «appelés», affectés surtout à l'armée de Terre pendant leur service militaire, venaient des quatre coins de métropole pour maintenir l'ordre dans les trois départements français d'Algérie.
Les Harkis, musulmans recrutés comme auxiliaires de l'armée française durant la guerre d'Algérie (1954-1962) pour lutter contre le FLN, tiraient leur nom du mot "harka", qui signifie "mouvement" en arabe. L'armée française a recruté localement pour des opérations particulières jusqu'à 200.000 de ces Algériens.
Conclusion. [Bilan] Ainsi, les mémoires de la guerre d'Algérie en France ont connu une évolution en trois étapes : d'une période d'amnésie officielle, on est passé à un réveil des mémoires, puis à une véritable « guerre des mémoires » liée à la reconnaissance officielle du conflit.
La reconnaissance institutionnelle des crimes commis peut apaiser ou du moins répondre à la douleur. La justice permet en effet de libérer la parole, elle crée une dynamique de groupe et contribue au soulagement des victimes. En somme, elle permet aux survivants de survivre.
Mémoire officielle et mémoire vive
La mémoire vive correspond aux souvenirs d'un événement passé, vécu directement ou transmis depuis un témoin direct, tandis que la mémoire officielle correspond aux représentations institutionnalisées du passé.
Une « guerre des mémoires »
En France, cette guerre des mémoires est l'expression de groupes pour lesquels les drames de la guerre d'Algérie constituent un facteur d'identité d'autant plus significatif qu'ils constituent des minorités (harkis, pieds-noirs, immigrés algériens…).
La MÉMOIRE correspond à un ensemble de souvenirs liés à un évènement vécu par un individu ou un groupe. La mémoire suppose un lien affectif au passé : elle est donc subjective et partielle (il y a des déformations et des oublis, volontaires ou non, pour favoriser le sentiment d'appartenance à un groupe).
« Les mémoires ont toujours une dimension subjective. Elles fonctionnent comme un discours de légitimation, de sorte qu'elles sont à la fois rappel d'événements et miroir déformant. L'historien ne peut ni les dédaigner ni s'y soumettre. »
Dans le dispositif retenu par la loi, le service national s'étend jusqu'à l'âge de 35 ans : 5 ans dans le service actif et la disponibilité et le reliquat dans la réserve (art. 67). La limite d'âge limite fixée par la loi peut être dépassée dans trois hypothèses (art. L.
Définition. Un harki désigne, au sens strict, un individu servant en Algérie française dans une formation paramilitaire, une harka. Le mot est un dérivé de l'arabe حركة (« harka »), qui signifie mouvement et qui est utilisé au sens de « groupe mobile ».
De 1954 à 1962, un nombre grandissant d'appelés du contingent fut envoyé en Algérie pour participer à la guerre d'Algérie, commencée le 1er novembre 1954 . Leur nombre a dépassé le demi-million à la fin de la guerre, pour une conscription de 28 mois.
Hormis le grand nombre de victimes détaillé dans les paragraphes ci-dessus, la guerre d'Algérie a eu de multiples conséquences. La première d'entre elles est la fuite des Pieds-Noirs (européens installés en Algérie depuis plusieurs générations). Entre 800 000 et un million d'entre eux vont quitter l'Algérie en 1962.
Sa stratégie de guerre d'usure — multiplication des attentats, des sabotages et des embuscades — fait craindre le pire à un gouvernement qui mise tout sur la répression, use de la torture, mais demeure incapable de renouveler les cadres politiques et de sortir le pays de son profond marasme économique.
Pour l'élection, aux côtés des principaux candidats comme Hocine Aït Ahmed, Mouloud Hamrouche et Ahmed Taleb Ibrahimi, les généraux font appel, pour lui attribuer leur soutien, à Abdelaziz Bouteflika, l'ancien fidèle ministre de Boumédiène qui avait quitté la scène politique depuis 1981, et qui est alors soutenu par le ...
Le moins mal connu est le chiffre des pertes militaires françaises : près de 25 000 morts, dont 15 500 au combat ou par attentat, 65 000 blessés et 485 disparus. Le nombre des civils français d'Algérie victimes du terrorisme est connu, lui aussi, avec précision : 2 788 tués, 7 541 blessés et 875 disparus.
Dès son début en 1954, les autorités françaises ont en effet refusé d'employer le mot « guerre » pour la désigner, choisissant à la place « des mots censés démilitariser le conflit » (R. Dalisson, Guerre d'Algérie.
En France, une mémoire officielle d'occultation
- La fusillade de la Rue d'Isly à Alger en mars 1962 par un barrage de tirailleurs est passée sous silence. - 1968 : lois d'amnistie sont votées pour dissimuler culpabilités de l'Etat. Une mémoire d'occultation est mise en place.