Humain et plein de défauts (il est tour à tour vénal, incompétent, tyrannique, paresseux, égoïste…), il est au cœur de la farce et le contrepoint au pathétique.
Dans un premier temps, nous verrons qu'il s'agit d'une simple relation maître-valet. Puis, nous observerons que Don Juan est un maître tyrannique. Dans un troisième temps, nous étudierons Sganarelle, un valet admiratif de son maître.
Elle dresse un portrait du séducteur immoral, qui ne respecte rien ni personne. Mais le portrait est fait par Sganarelle, personnage naïf et peureux, cela le discrédite.
Sganarelle présente un reflet de la complexité de la pièce de Molière car son rôle est aussi important que celui du personnage principal Dom Juan. Sganarelle accentue les provocations jusqu'à la dernière scène.
Sganarelle devient donc le médecin, contre son gré, de Lucinde. Cette jeune fille fait semblant d'être muette, pour protester contre son père, Géronte, qui veut la marier de force à un homme qu'elle n'aime pas. L'extrait suivant est une scène de fausse consultation.
Sganarelle fait le portrait de Dom Juan - il fait « l'ébauche d'un personnage », il le peint au « coup de pinceau », il veut aussi le « comprendre ». Ce qui en ressort est que Dom Juan est… Dom Juan apparaît à travers les propos de Sganarelle comme un libertin, c'est-à-dire comme un infidèle, un inconstant.
Le personnage de Sganarelle est très souvent habillé dans les représentations avec des hauts-de-chausses, un pourpoint, un mantelet, un bonnet de la même couleur et un col serré dans une fraise à l'ancienne.
Il se montre lâche car il refuse de révéler son identité à des inconnus, puis il accepte de mentir pour échapper aux coups de Valère et Lucas.
Résumé Sganarelle, riche bourgeois veuf qui n'écoute que ses propres ambitions égoïstes, refuse de marier sa fille unique Lucinde car il serait forcé de payer une dot considérable à son gendre (qui deviendrait également l'héritier de la fortune de Sganarelle). Lucinde fait semblant d'être malade.
L'ambition de Sganarelle n'est pas seulement de prouver l'existence de Dieu. Il souhaite convertir Dom Juan comme un prêcheur qui fait un sermon pour convertir son auditoire : « Voilà un homme que j'aurai bien de la peine à convertir ».
Mais le goût du valet pour le tabac peut aussi être mis en parallèle avec l'addiction de Don Juan à la séduction. C'est d'autant plus vrai que Sganarelle attribue au tabac des vertus fantaisistes, puisque selon lui, “il réjouit et purge les cerveaux humains” ou permet de “devenir honnête homme”.
Dom Juan a épousé Dona Elvire mais l'abandonne aussitôt et enlève une jeune femme promise à un autre. Mais la femme trahie le retrouve et le menace. Quant à sa nouvelle proie, elle lui échappe.
La figure de Sganarelle
Il croit en Dieu mais respecte l'athéisme de son maître, comme le montre ses deux répliques : la première témoigne de sa posture différente de celle de Dom Juan (« Vous ne connaissez pas Monsieur », la deuxième l'expose comme tolérant (« Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal »).
Sganarelle formule aussi la morale de l'histoire dans sa dernière réplique : « Voilà par sa mort un chacun satisfait […] tout le monde est content ». L'énumération de toutes les victimes de Dom Juan prouve que sa mort est leur vengeance.
Sganarelle lui avoue que lui-même fait semblant d'être médecin, mais qu'il compte finalement devenir médecin pour de bon, car c'est un métier dans lequel, même si on fait mal son travail, on est payé tout autant, et les malades qu'on a laissé mourir ne se plaignent jamais qu'on les a mal traités, puisqu'ils sont morts ...
Sganarelle, un faiseur de fagots de bois, ivrogne et brutal, bat sa femme Martine.
Le dramaturge s'est largement inspiré d'autres langues comme le grec (Harpagon : « rapace ») et l'italien (Sganarelle : « dessiller »), ou de la Commedia dell'arte (Scapin : « qui s'échappe », Tartuffe : « truffe »).
6. Sganarelle prescrit du vin et du pain à la malade. On voit mal comment du vin et du pain pourraient rendre la parole à Lucinde. Et si on lui donne une grande quantité de vin, Lucinde pourrait devenir saoule.
– jeux de mots : « J'ai quatre pauvres petits enfants sur les bras » (Martine), « Mets-les à terre » (Sganarelle), « Donne leur le fouet.
(1½ pts) Sganarelle se moque de Martine quand elle lui fait des reproches. En effet, il ne se soucie pas des problèmes qu'elle a et trouve qu'elle devrait se débrouiller sans le gêner : « Tout ce qu'il te plaira. » ; « Quand j'ai bien bu et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison. » 1.
Un certain Léandre apprend à Sganarelle que, en fait, la maladie de Lucinde est une ruse destinée à empêcher un mariage dont elle ne veut pas. En effet, Lucinde et Léandre s'aiment, mais Géronte a promis sa fille à un homme riche.
Sganarelle et Don Juan sont donc très divisés dans les sentiments qu'il éprouvent l'un envers l'au- tre. De l'attachement à la haine, toute la gamme est sollicitée. Le valet ressent pour le maître une véritable affection, ainsi qu'une profonde admiration ; mais il lui est lié par la peur et en arrive aussi à le haïr.
L'affaire se complique lorsque Sganarelle est discrètement sollicité par le jeune Léandre qui lui révèle une autre supercherie : Lucinde et lui sont amoureux, et le soudain mutisme de la jeune fille n'est qu'une ruse pour retarder le mariage avec le vieil Horace auquel Géronte veut soumettre sa fille.
Elvire : Épouse de don Juan, elle découvre la vraie personnalité de celui-ci et ses tromperies. Don Louis : Père de don Juan, il incarne la noblesse et l'honneur.