Cette crise résulte d'une multitude de causes géopolitiques, économiques et naturelles, telles que la chaleur extrême, les inondations et la sécheresse causées par le réchauffement climatique, et l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
Huile de tournesol, chips et chocolat
L'huile de tournesol est en effet un des produits les plus concernés par le risque de pénurie. Et pour cause, l'Ukraine et la Russie sont de loin les plus gros exportateurs de cette denrée alimentaire.
Selon l'experte, après l'huile de tournesol et la moutarde, 5 autres aliments essentiels seraient sous tension. Il s'agit du riz, des pâtes, de la farine, de la semoule et des féculents.
Les petits appareils électroménagers ont vu leur prix bondir de 7 % entre juin 2021 et juin 2022, selon l'indice des prix à la consommation publié par l'Insee. Notamment les cafetières électriques et bouilloires, dont le prix a grimpé de 17,2 % en un an, mais aussi celui des grille-pain, de 13,7 %.
Manque d'eau et fortes chaleurs
En effet, pour faire du lait, il faut des vaches. Et pour nourrir les vaches, il faut du fourrage. Or les cultures (maïs et luzerne notamment) ont subi les sols très secs et le manque important d'eau. De même que l'herbe des prés, broutée par les vaches.
Partout en France, il manque certains produits de base : de l'huile, de la moutarde, du poulet. Pour cause, la guerre en Ukraine, mais aussi la sécheresse dans plusieurs pays et l'épidémie de grippe aviaire, trois fléaux qui touchent directement notre panier de courses.
L'augmentation des coûts de production, la baisse du nombre d'exploitations laitières, et la diminution de la part de matière grasse dans le lait de vache expliquent en partie cette pénurie de beurre qui menace le pays.
C'est donc le seul aliment qui ne périme jamais, à condition qu'il soit conservé dans un endroit sec. On raconte même que du miel vieux de 2000 ans retrouvé dans les pyramides égyptiennes est encore propre à la consommation (même s'il n'a plus aucun goût).
Lentilles, haricots blancs, rouges ou noirs, petits pois, pois chiches… : nourrissants et riches en protéines végétales, les légumineuses en conserve se gardent longtemps et peuvent être utilisés de milles façons différentes en cuisine et sont parfaits pour varier les plaisirs au fil des jours !
«La pénurie actuelle en rayons est liée à des achats massifs. Le marché de l'huile est habituellement un marché stable et nous ne pouvons pas multiplier par deux nos capacités de production en trois semaines.
Malgré la guerre en Ukraine, la production de blé reste assez stable. Mais les tarifs augmentent, et les chaînes d'approvisionnement sont déréglées. Avec la farine de blé aussi, les achats de précaution consécutifs au conflit en Ukraine provoquent une absence ponctuelle du produit en linéaires.
Mais alors pourquoi ces pénuries ? Si les pénuries se multiplient, c'est parce que la demande tire de tous les coins de la planète. "La reprise post Covid a été forte et presque universelle, chauffant à blanc les usines", selon lui.
La confiture
Les négociations sont rudes entre certaines chaînes de grande distribution et les marques de confitures. En effet, certains producteurs souhaitent augmenter leurs prix, tandis que les supermarchés refusent, par crainte de perdre des clients.
Pénurie : pourquoi n'y a-t-il plus d'huile de tournesol dans les magasins ? En rupture de stock un peu partout dans le pays, l'huile de tournesol est menacée par la pénurie. En cause ? La guerre en Ukraine et son prix bas.
Depuis quelques semaines chez Intermarché, les rayons confitures sont mités ou étalent certaines références sur un nombre inédit de facings. Et pour cause, le distributeur est en litige avec le fournisseur Andros, qui n'est autre que le numéro un du marché avec ses marques Bonne Maman et Andros.
En cause : une grande sécheresse qui a touché le Canada, second producteur mondial de graines de moutarde. D'ordinaire, ce pays nous fournit 80% de nos graines de moutarde comme le rappelle Radio-Canada.
"Il y aura de nouveau de la moutarde en rayon vers le mois de novembre 2022, et de façon plus importante à compter de début 2023, lorsque la récolte canadienne sera livrée en France", prévoit Luc Vandermaesen, directeur de Reine de Dijon et président de l'Association Moutarde de Bourgogne, dans les colonnes du magazine ...
Une pénurie liée à un scandale sanitaire
Cette situation s'explique par les conséquences de la pandémie de Covid - notamment en Chine - sur les chaînes d'approvisionnement, par l'inflation, mais aussi par la fermeture d'une usine de lait infantile.
Toutefois, cette production française n'est pas totalement autonome. Elle est fortement dépendante des énergies fossiles mais aussi des produits phytosanitaires, largement importés. De même, les équipements sont achetés à l'étranger.
Aujourd'hui, toutefois, l'Hexagone est loin d'être autonome. Grandement exportateur, mais aussi fortement importateur, le pays ne fournit aujourd'hui que 60% des aliments nécessaires pour satisfaire la consommation de ses habitants, explique une étude du think tank Utopies.
Quoi qu'il en soit, les hausses de production n'interviendront pas avant juillet 2023. Doit-on s'inquiéter d'une pénurie ? Arthur Portier, consultant chez Agritel, rappelle que la France est autosuffisante en blé. Dès lors, poursuit-il, "l'augmentation de la production ne va pas être spécifiquement pour nous.