Une grande part de la pollution des eaux par les pesticides est due aux caractéristiques chimiques et physiques intrinsèques aux molécules elles-mêmes. Ainsi, certains pesticides disposent d'une très grande persistance dans les sols et l'eau.
Concernant les effets chroniques, des études épidémiologiques ont mis en évidence des liens entre l'exposition aux pesticides et le risque d'apparition de pathologies cancéreuses, neurologiques ou encore de troubles de la reproduction, en particulier en milieu professionnel.
Pour la ressource en eau potable
Une partie du pesticide ruisselle avec la pluie, ou bien pénètre dans le sol, et rejoint les nappes phréatiques et les rivières. En France, ce sont ainsi 49% des eaux de surface et 27% des eaux souterraines qui sont polluées par les pesticides.
Il existe seulement des limites à ne pas dépasser dans l'eau et l'alimentation. Pourtant, lors des traitements, mais aussi sur des durées plus longues, les produits phytosanitaires peuvent être transférés dans l'atmosphère par le vent, par érosion éolienne ou des sols ou encore par volatilisation.
Le glyphosate et son principal produit de dégradation l'AMPA, sont largement présents dans les cours d'eau. La DEDIA, une molécule issue de la dégradation de l'atrazine, quant à elle, est présente en quantité dans les eaux souterraines.
Le glyphosate, l'herbicide le plus vendu au monde, est classé comme potentiellement cancérigène. Il est plus connu sous la marque commerciale Round Up de Monsanto et il est associé à certains OGM.
L'eau de source, tout comme l'eau minérale provient de nappes ou de gisements souterrains. Elle est donc naturellement pure et à l'abri de la pollution, ainsi aucun germe ou pesticide n'y est déposé.
Risques pour la santé
Des études épidémiologiques ont ensuite évoqué des liens entre l'exposition aux pesticides, en particulier en milieu professionnel, et le risque d'apparition de pathologies cancéreuses, neurologiques ou encore de troubles de la reproduction.
L'utilisation des pesticides engendre une dégradation de la biodiversité : à court terme : intoxication directe ou indirecte des organismes, une réduction de l'offre de nourriture (insectes, graines de mauvaises herbes), des effets sur la reproduction et le comportement…
Toutefois, les pesticides ont des effets néfastes sur le système immunitaire et endocrinien et peuvent pro- voquer des cancers. Les fœtus, les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées sont particulière- ment vulnérables.
Contact dermique (absorption par la peau ou les yeux)
Dans la plupart des situations de travail, l'absorption par la peau est la voie d'exposition aux pesticides la plus courante. L'absorption se poursuit tant que le pesticide reste en contact avec la peau.
Réduire ces apports en azote, favoriser la biodiversité, privilégier les cultures associées, pratiquer les rotations longues, semer des bandes fleuries et planter des haies, ou encore cultiver des plantes dans des régions adaptées avec un sol riche et vivant ne sont que quelques propositions émises par les auteurs.
Pour les pollutions chimiques, leur cause majeure est à chercher du côté des grandes cultures et déjections animales élevages : engrais (nitrates, phosphates, cadmium), pesticides, herbicides, médicaments vétérinaires et compléments alimentaires distribués dans les élevages (cuivre, zinc), azote ammoniacal et phosphore ...
Les conséquences de la pollution des milieux aquatiques sont multiples. Elles conduisent à des mortalités massives d'espèces , mais elles ont aussi des effets moins visibles : une eutrophisation des milieux, des effets toxiques à plus ou moins long terme, des maladies ou des perturbations endocriniennes.
S'ils sont mal utilisés d'un point de vue quantitatif et en raison de leur faible pouvoir de dégradation, les pesticides peuvent s'accumuler, perturber la chaîne alimentaire et sont susceptibles de contaminer les milieux naturels, c'est ce que l'on nomme la bio-accumulation.
L'UE a interdit depuis 2018 l'usage en plein champ, pour toutes les cultures, de trois néonicotinoïdes (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride), accusés d'accélérer le déclin massif des colonies d'abeilles.
En ayant un effet mortel sur les microorganismes du sol, les pesticides entraînent une stérilisation des sols agricoles et voisins et une diminution de la biodiversité des sols.
En libre accès sur le site de l'association Solagro.org, cette carte interactive permet de zoomer sur une zone précise ou d'entrer directement le nom de sa commune dans le moteur de recherche afin d'obtenir les informations sur les indices de fréquence de traitement (IFT) sur les surfaces agricoles locales.
Attention à ces eaux en bouteille très populaires en France
C'est le cas de Badoit, Cristaline, Carrefour, Evian (50 cl et 1 litre), Vittel (33 cl et 1 litre), et Perrier. La Vittel Kids est la bouteille qui a révélé le plus de microplastiques. Elle en contient 40 pour 33 cl, soit 121 particules par litre.
Des risques de contamination faibles
L'eau du robinet peut contenir différentes substances comme des bactéries, virus, résidus de pesticides ou médicaments et constituants naturels (fer, sodium…). Pour autant, les réglementations sanitaires fixent des seuils à ne pas dépasser.
Avec 6,52 microgrammes de pesticides par litre d'eau, le fleuve Charente est considéré comme le plus pollué de France, dans le tronçon compris entre le conflu...
Certaines études ont montré pour des niveaux d'exposition professionnelle élevés et pendant de longue période, la survenue de cancers, comme des lymphomes non hodgkinien, des tumeurs cérébrales, des cancers de la prostate et de l'ovaire, du poumon et des mélanomes.
Dimanche, six mois après avoir été le premier pays au monde à prendre le cap d'une agriculture 100% bio, le Sri Lanka a fait machine arrière, en annonçant la levée de l'interdiction de tous les produits agrochimiques, y compris les herbicides et les pesticides.
Ainsi, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), ce sont les Pays-Bas qui utilisent le plus de pesticides dans l'UE avec 10,82 kg par hectare (10 000 m²) de terres cultivées en 2020. Viennent ensuite Chypre (9, 24 kg/ha) et l'Irlande (6,66 kg/ha).