Écouter de la musique triste provoque du chagrin, de la peine ou de la mélancolie de façon plus intense mais fait office d'exécutoire qui fait du bien. Ressentir ces émotions négatives contient des effets positifs car cela permet d'affronter sa douleur plutôt que de la refouler.
Le recours à des musiques tristes s'expliquerait notamment par le besoin d'écouter des sons qui correspondent à l'humeur du moment ou qui évoquent le souvenir d'une personne. Dans d'autres cas, c'est le message communiqué par la chanson qui est recherché.
Mélancolique, mais optimiste
Exit donc Leonard Cohen ou Simon & Garfunkel. L'idéal, ce sont des chansons aussi calmes, mais sur des tonalités majeures, précise Emmanuel Bigand, avec des paroles positives comme "Good Vibrations" des Beach Boys.
"EXPÉRIENCE ÉMOTIONNELLE MULTIFACETTE"
La musique triste évoque "un large éventail d'émotions partiellement positives", précisent les chercheurs, telles que la nostalgie, la tranquillité, la tendresse, la transcendance et l'émerveillement. La nostalgie est le sentiment le plus fréquemment ressenti.
À bien y penser, pourquoi écoutons-nous de la musique triste, de toute façon? “Les raisons probables peuvent se résumer à deux choses: l'empathie, et l'impression d'être bouleversé”, dit la Dre Jonna K. Vuoskoski, professeur de cognition musicale à l'Université d'Oslo.
“Quand on est heureux, on écoute de la musique. Quand on est malheureux, on comprend les paroles.”
Un tel effet est qualifié d'amorçage affectif et suggère que la musique modifie l'état affectif du sujet, ce qui le conduit à projeter l'émotion musicale ressentie sur le stimulus neutre. Dans ce type d'études, l'émotion musicale influe sur le comportement du sujet sans qu'il n'ait à exprimer ce qu'il a ressenti.
À l'écoute d'un air ou d'une chanson, certains neuromédiateurs comme la dopamine, la sérotonine ou l'adrénaline sont activés et génèrent de fortes émotions.
Autre vertu, en cas de stress, un quart d'heure de musique apaisante suffit pour réduire le taux sanguin de cortisol (hormone du stress). Enfin, l'écoute d'une musique, a fortiori d'une musique qu'on connaît bien, active le circuit de la récompense. Il y a libération de dopamine, la molécule du plaisir.
Breathe Me (2005)
1/ « Hallelujah » de Jeff Buckley
Parmi toutes les versions de « Hallelujah » que l'on connaît, c'est celle de Jeff Buckley, datant de 1994, qui nous fait le plus pleurer. Écrite et interprétée dix ans plus tôt par Leonard Cohen, c'est Buckley en personne qui a réussi à y transmettre le plus d'émotions.
« The heart wants what it wants » de Selena Gomez
« Quand je vis un moment compliqué comme une rupture, bizarrement j'aime écouter des chansons très tristes. Celle qui me vient en tête lorsqu'on parle de chagrin d'amour c'est celle de Selena Gomez, « The heart wants what it wants ».
Écouter de la musique fait libérer de la dopamine dans le cerveau. Il s'est avéré, après de nombreuses explorations du cerveau, que les zones cérébrales des émotions musicales ne sont pas distinctes des zones des autres émotions.
Plusieurs études l'ont montré : la musique diminue le cortisol, l'hormone du stress. Et l'effet est encore plus bénéfique si le tempo est lent et régulier. Le processus a même été testé en phase pré-anesthésique d'une opération chirurgicale pour diminuer l'anxiété des personnes qui allaient être opérées.
« Quand on écoute une musique qui nous plaît (ou qu'on la chantonne dans notre tête), notre cerveau sécrète des neurotransmetteurs (la dopamine, la morphine endogène et la sérotonine) qui activent le circuit du plaisir et de la récompense exactement comme dans la prise de drogues, explique le neurologue Pierre ...
Elle a le pouvoir de changer notre humeur, de libérer notre créativité et de nous motiver, en plus d'être un excellent aide-mémoire. Que l'on soit adulte ou enfant, la musique fait du bien et nous aide à développer nos connaissances et nos aptitudes face à certaines émotions.
Les musiciens consultent le plus souvent pour le syndrome de surmenage des tissus : des os, des tendons, des ligaments, des muscles, ce qui cause des douleurs. Et ce n'est pas parce qu'on a mal qu'on a forcément une tendinite », rassure la praticienne.
La musique n'a pas fini de nous faire vibrer, mais elle agit sur nous tous d'une manière différente, jouant sur notre perception des vibrations, notre amplification des fréquences, et notre sens du rythme.
Les fibres du nerf auditif transmettent au cerveau les messages codés dans la cochlée. Dans le cerveau, plusieurs relais (groupes de neurones) reçoivent ce message et le décodent (son fort ou faible, aigu ou grave, localisé dans l'espace, ...) pour en faire à l'arrivée une sensation ou une perception consciente.
Mais la musique agit aussi sur les zones cérébrales qui maîtrisent les émotions primaires — comme la peur, la joie, ou la tristesse. L'IRM a par exemple permis de montrer que l'amygdale cérébrale, qui contrôle le sentiment de peur, est activée lors de l'écoute d'une musique angoissante.
Il y a six familles d'émotions de base : la joie, la colère, la tristesse, la peur, le dégoût, la surprise. Chaque famille d'émotion comporte une multitude d'émotions secondaires comme par exemple, la honte, l'ennui, la gêne….
Pour les mélomanes, la réponse est claire et elle sera négative. Pour eux, passer une journée sans entendre la moindre mélodie est tout simplement impossible. Selon le célèbre philosophe et poète (ainsi que pianiste) allemand Friedrich Wilhelm Nietzsche, « sans la musique, la vie serait une erreur ».
Des chercheurs ont ainsi estimé par le passé que l'écoute de la musique classique pouvait augmenter votre QI. Cela a été appelé l'effet « Mozart ».
Garder le cerveau en santé
Des études montrent que la pratique musicale peut aller élargir certaines parties du cerveau responsables de l'activité motrice et perceptuelle. Ces effets sont particulièrement visibles si une personne commence à pratiquer la musique avant l'âge de 7 ans.