Dans Le Rouge et le Noir, Stendhal dénonce la médiocrité hautaine de la Restauration, les privilèges de la noblesse et la toute-puissance de l'Église. L'auteur se sert par exemple du passage où Julien se trouve au séminaire afin d'en faire un microcosme : un lieu d'hypocrisie et de calculs.
Le portrait d'une société
Il s'agit aussi, pour Stendhal, de peindre une société sans l'idéaliser. En ce sens, il s'inscrit bien à sa manière dans l'esthétique réaliste, même si le réalisme n'est pas encore théorisé. Il représente ainsi un monde dans lequel l'argent joue un rôle de plus en plus important.
Le Rouge et le Noir peut se lire de plusieurs façons : comme un triangle amoureux se dénouant en une tragédie, comme un tableau extrêmement critique de la société française à la fin de la Restauration, visant tout aussi bien Paris que la province, ou encore comme une satire de l'obsession de la « génération romantique ...
Le bonheur réside dans la simplicité, serait-ce là le message que tente de nous faire passer Stendhal dans son œuvre ? En effet, les dernières pages du roman laissent une grande place à Fouqué, un « esprit sage », qui s'avère être le seul véritable ami de Julien.
Le thème de la domination sociale parcourt tout le roman, y compris dans les rapports amoureux. Julien Sorel observe d'un regard critique une classe privilégiée et rêve d'une revanche sociale. Il veut prouver qu'il est subordonné à ses employeurs par sa pauvreté mais non pas par sa valeur.
Stendhal prend de la distance avec son personnage, il se moque un peu de lui. Il est ironique et le trouve trop enfantin. Stendhal a toujours eu des rapports complexe avec ses personnages, il aime l'énergie et la jeunesse mais n'aime pas le côté enfantin, qui grossi. Julien en fait trop: « mortelle angoisse » (l.
Première partie de l'œuvre : le noir
Grâce à ses capacités, Julien Sorel a pu poursuivre des études malgré sa classe sociale. Cela a fait de lui une cible pour M. de Rênal, le maire de Verrières, qui voit en lui un précepteur pour ses enfants. Il se préparait alors à mener une carrière ecclésiastique.
Au début il ne s'agit pour lui que d'un jeu où la manipulation est de mise. Il n'éprouve que de l'aversion, de la haine pour une caste qui n'est pas la sienne et contre laquelle il souhaite se venger car il ressent tout comme une injustice.
Les couleurs rouge et noir seraient emblématiques d'une opposition politique et idéologique entre le libéralisme et le jésuitisme. Musset en fait une lecture plus littéraire : le rouge représenterait l'amour et la passion, le noir la violence et la mort.
Stendhal, proposait dans le Rouge et le Noir cette définition : « Le roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. » Nous comprenons ainsi que Stendhal voulait démontrer que le roman est un reflet de la réalité.
Le texte comporte un triple point de vue : omniscient (par ex. : "Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin du regard des hommes") focalisation interne alternée : Julien est perçu à travers le regard de Mme. de Rênal, Mme. de Rênal est perçu à travers le regard de Julien.
Car, voilà, Julien Sorel est l'incarnation même de l'amoureux romantique qui refuse de s'abandonner en faisant de sa position sociale inférieure un combat. Le rouge et le noir peut se résumer en deux mots: romantisme et orgueil.
Tandis que sous la Restauration, l'Eglise Catholique tente de rechristianiser la société, Stendhal, dans Le Rouge et le Noir mais aussi dans La Vie de Henri Brulard, a une vision très négative de la religion.
Nous verrons le dilemme de Julien Sorel pris entre hypocrisie et noblesse de cœur. Il résulte de ce qui précède que Julien n'est pas hypocrite par nature, mais par choix. C'est la seule « arme » dont il dispose pour s'élever socialement.
Le fond du roman ainsi que son message repose sur la dualité omniprésente. L'auteur raconte un fait divers réel. Il peut être alors considéré comme un précurseur du réalisme littéraire.
Évolutions. Si le roman comporte de nombreux personnages, Julien Sorel est bien le « héros » du récit, pour reprendre un terme utilisé à de nombreuses reprises par le narrateur. Nous suivons ainsi son évolution durant ces pages qui prennent l'apparence d'un roman d'apprentissage.
Une vision libérale
La dimension réaliste chez Stendhal est incontestable et incontournable ; il ne s'agit pas d'occulter – comme pourrait y pousser la tradition scolaire – que Stendhal est aussi et d'abord romantique. Il participe du reste très activement à la bataille romantique des années 1820.
Le modèle napoléonien a fondé ses valeurs : il s'agit d'être héroïque, courageux, de poursuivre gloire et conquêtes et de relever d'ambitieux défis. Julien n'oublie pas que c'est aussi un Bonaparte « pauvre encore » qui a su se faire aimer d'une femme plus riche que lui, Madame de Beauharnais.
BIOGRAPHIE STENDHAL - Stendhal est un auteur qui a marqué le XIXe siècle avec ses livres comme Le Rouge et le Noir. Entre romantisme et réalisme, Stendhal dépeint la société qui l'entoure au travers de ses œuvres.
« Non, Julien Sorel n'est pas un monstre – en effet, si le mot « monstre » figure assez souvent dans les pages du roman, c'est que le héros lui-même l'utilise pour décrire des coquins comme Valenod.
Julien Sorel est décrit comme un héros ayant pour modèle Napoléon Ier, rêvant de faire une carrière militaire, et contraint d'y renoncer.
D'abord, Julien Sorel est un personnage qui ne craint pas d'exprimer ses sentiments. D'ailleurs, il apparaît souvent comme un personnage exalté, passionné. Il pleure à plusieurs reprises, il a du mal à maîtriser ses sentiments.
Il y rencontre sa fille, Mathilde, avec qui il entreprend une relation. Cette dernière finit par tomber enceinte. 3️⃣ Julien finit par tirer sur Madame de Rénal dans une messe, parce qu'elle révèle tout au marquis de la Mole. Il meurt ensuite par condamnation, tout comme Mme de Rênal quelques jours après lui.
Pour Stendhal, passionnément ému par Florence, ce prénom de Julien renvoyait sûrement (parmi d'autres échos) à Julien de Médicis, le frère de Laurent le Magnifique, assassiné dans la cathédrale de Florence en 1478 par les hommes de main des Pazzi alors que son frère le duc échappait par miracle à la même mort.
Mme de Rênal fut fidèle à sa promesse. Elle ne chercha en aucune manière à attenter à sa vie ; mais trois jours après Julien, elle mourut en embrassant ses enfants.