Entre la fin de 2019 et mi-2020, l'entrée en fonction de trois nouveaux grands gazoducs vers l'étranger doit renforcer la position dominante de la Russie sur le marché mondial du gaz.
La France importe son gaz naturel via deux types de transport : Un réseau de gazoducs (ce sont des canalisations dédiées au transport du gaz sous pression sur de longues distances) en provenance d'Europe du Nord et de Russie. Un transport par bateau depuis les autres régions du monde.
Le gaz est introduit dans le gazoduc à partir des sites de traitement des gisements ou des stockages. Il circule sous une pression comprise entre 16 et 100 bars, ce qui permet de réduire son volume tout en augmentant sa vitesse (qui peut aller jusqu'à 40 km/h).
Ce projet a été co-financé par plusieurs groupes énergéticiens européens : outre Engie, OMV, Wintershall Dea, Uniper et Shell ont investi dans cette infrastructure pharaonique.
Ce gazoduc mesure 1234 kilomètres de long en reliant le village de Bolchoï Kouziomkino, dans la région de Saint-Pétersbourg en Russie, à Lumbin, une ville côtière au nord de l'Allemagne, via la mer Baltique.
L'Union européenne reste le principal acheteur de ces exportations, dont la France qui a maintenu son approvisionnement en gaz russe malgré des sanctions prises contre d'autres secteurs de l'économie russe.
Historiquement, l'Europe dépend de la Russie pour environ 40 % de son gaz naturel, dont la plupart est acheminé par des gazoducs, notamment Yamal, qui traverse la Biélorussie et la Pologne jusqu'en Allemagne, Nord Stream 1, qui va directement en Allemagne, et des gazoducs traversant l'Ukraine.
Le Langeled est un gazoduc sous-marin en mer du Nord, reliant la Norvège au Royaume-Uni. D'une longueur de 1 166 kilomètres, il était à son inauguration, le plus long gazoduc sous-marin du monde. Depuis c'est le gazoduc Nord Stream qui détient ce record.
L'Etat russe devient l'actionnaire majoritaire de Gazprom, numéro un mondial du gaz.
Pour l'Ukraine, Nord Stream 2 représente la menace de se voir privée d'au moins 1,5 milliard de dollars par an qu'elle touche actuellement pour le transit du gaz russe par son territoire vers l'Europe. C'est aussi un levier en moins face à son adversaire russe.
Les méthaniers sont isolés thermiquement pour maintenir le gaz à une température constante. Une fois arrivés à destination, ces bateaux déchargent leur cargaison sur un terminal méthanier, où le GNL est regazéifié pour être acheminé jusqu'aux réseaux de distribution.
Le gazoduc sous-marin sera construit à l'aide d'une “Lay Barge”. Cela consiste à utiliser un bateau ou une plateforme mobile dans laquelle les tubes seront soudés avant d'être po- sés au fond de la mer. Il existe deux méthodes pour ce type d'installations : « pose en S » et « pose en J ».
D'abord, parce que l'Union européenne est une très grande consommatrice de ce gaz importé. En 2020, elle s'est fait livrer 400 milliards de mètres cubes de gaz. Quelque 152 milliards de mètres cubes provenaient de Russie, soit près de 40% des importations.
Pétrole, gaz, mais aussi blé… La France dépend partiellement de la Russie, mais elle est aussi le premier employeur étranger dans ce pays. Les sanctions infligées à la Russie, après l'invasion de l'Ukraine, pourraient également peser sur les échanges commerciaux.
Les Etats-Unis, bien que producteur n°1, consomme la quasi-totalité de son gaz et n'exporte donc qu'une petite partie.
En effet, la production actuelle de gaz naturel en Russie repose principalement sur trois grands gisements situés en Sibérie occidentale (Medvejié, Ourengoï et Iambourg), qui représentent, à eux seuls, entre 70 et 80 % de la production totale.
Le prix du kWh de gaz naturel en 2022 est fixé à 0,0880 € TTC au tarif B1 (Chauffage), 0,1121 € TTC au tarif B0 (eau-chaude) et 0,1121 € TTC pour le tarif Base (cuisson), en zone tarifaire 2.
Quelque 29 GWh de gaz ont été envoyés dès la deuxième heure de service à la station de Greifswald, en Allemagne, au bord de la mer Baltique, où aboutit le gazoduc. Les flux de gaz pourraient « atteindre le niveau de prémaintenance d'environ 40 % d'utilisation [environ 700 GWh par jour].
Les principales réserves de gaz naturel
Le pays affichant la réserve la plus importante est la Russie, avec une moyenne de 37,4 milliers de milliards de m3.
La Russie fournit à l'Ukraine environ 60 % du gaz que ce pays consomme, soit 30 à 35 milliards de mètres cubes par an sur un total de 55 milliards [2]
Certains petits pays européens dépendent exclusivement du gaz russe, à savoir la Macédoine du Nord, la Bosnie-Herzégovine et la Moldavie. La dépendance est également supérieure à 90 % de l'approvisionnement en gaz en Finlande et en Lettonie, et à 89 % en Serbie.
La crise énergétique, « de mal en pis »
« Nous imposons des sanctions à la Russie pour l'étouffer financièrement. En retour, elle nous coupe le gaz sachant qu'il n'est pas aisé de compenser la baisse de ses livraisons », récapitule Bruno Cavalier, chef économiste au sein de la banque privée Oddo BHF.
Si la Russie souhaite «couper le gaz» à l'Union européenne, elle «n'attendra pas l'automne ou l'hiver», a estimé jeudi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, jugeant néanmoins peu probable une interruption «brutale» de l'approvisionnement.