Araminte tente, en vain, de faire avouer à Dorante l'amour qu'il a pour elle en lui dictant la lettre dans laquelle elle annonce au Comte son intention de l'épouser. À l'acte III, une lettre de Dorante, commandée par Dubois, fait éclater aux yeux de tous son amour pour Araminte.
Ce qui est faux, c'est l'attitude de Dubois qui fait mine de transmettre un secret, alors qu'il s'est mis d'accord avec Dorante pour manipuler Araminte. Dubois simule, fait le comédien devant la jeune femme pour faire croire qu'il est de son côté. En quelque sorte, ce personnage introduit du théâtre dans le théâtre.
Araminte comprend que M. Rémy a menti et que Dorante n'a pas de sentiments pour Marton. Celle-ci va d'ailleurs demander à Dorante de l'épouser, ce qu'il refuse. Araminte décide alors de mettre en place un plan pour faire avouer à Dorante ses sentiments envers elle.
Ayant aperçu Dorante, Araminte décide de l'engager, et lui attache Arlequin, mais Mme Argante, sa mère, se promet de le renvoyer, faute d'obtenir son soutien au mariage qu'elle projette entre Araminte et le comte Dorimont.
L'incapacité de Dorante à trouver du papier (« Madame, je ne trouve point de papier. « ) illustre sa confusion et a un effet comique : elle réduit l'intendant rigoureux au rang d'incapable valet. Par un nouvel impératif, Araminte bouscule son intendant pétrifié : « Écrivez. »
D'ailleurs, Marivaux accentue fortement les dissymétries entre les deux personnages : ils n'ont ni le même objectif, ni le même statut social, ni le même âge (Araminte a environ 35-37 ans alors que Dorante n'a que 29 ans) pour accroître ce sentiment de liberté qui doit se gagner au détriment d'un avenir assuré ...
Presque tous les personnages, en effet, ont recours à la fausse confidence : Araminte feint de vouloir épouser le Comte pour tromper Dorante ; Marton dupe sa maîtresse en lui recommandant d'épouser le Comte ; Dorante trompe Marton en lui laissant croire qu'il l'aime.
Avec la complicité active de Dubois, son ancien domestique passé au service d'Araminte, il veut s'en faire aimer pour l'épouser. Mais Araminte est aussi courtisée par le comte Dorimont qui veut la prendre pour femme afin d'éviter avec elle un coûteux procès et qui entend lui présenter un autre intendant.
Par cette confidence voilée, Dubois suscite la curiosité d'Araminte, qui interroge toujours : « Est-ce que tu la connais, cette personne ? » Dubois révèle enfin, certain de faire son effet : « c'est vous, madame. » Le présentatif « c'est » théâtralise cette révélation.
Les "fausses confidences" finiront par avoir raison du cœur de la belle et cède ainsi à Dorante. Ce dernier décide de se confesser en lui révélant le stratagème qui l'a mis en place pour la conquérir.
2) Manipulateur - C'est un manipulateur astucieux et plein d'assurance, qui est prêt à tout pour arriver à ses fins, il se montre dynamique, fin psychologue, et sans scrupule.
Dorante : Le personnage de Dorante est aussi d'une grande richesse et d'une grande complexité. Dorante est un bourgeois comme Araminte, “ honorable” comme elle, mais il est pauvre et c'est comme intendant – donc serviteur – qu'il entre dans sa maison.
On retrouve dans Les Fausses Confidences les formes traditionnelles du comique qui provoquent chez le spectateur un rire franc, comme le comique de mots (sur le verbe « donner », mal compris par Arlequin, I, 8) ou le comique de situation (Dorante se retrouve en un instant fiancé à Marton à cause de Monsieur Remy alors ...
Le rôle du langage dans Les Fausses Confidences
La confidence suppose également une relation de confiance entre le locuteur et son destinataire. Ce rapport fiduciaire est par ailleurs indispensable à tout acte de communication : c'est la nécessité de croire en la parole de l'autre qui donne à celle-ci tout son pouvoir.
Araminte est une femme de vertu et malgré sa richesse, elle n'est pas cupide contrairement à la majorité de son entourage (y compris sa mère). Ainsi donc, lorsqu'elle rencontre Dorante pour la première fois, elle est éprise de son caractère et apprécie sa personnalité.
Le stratagème est un motif récurrent, il est l'un des rouages essentiels de la mécanique de la comédie et assure incontestable- ment à l'intrigue une progression dramatique. Les comédies de Molière exploitent à loisir ce dispositif : les personnages rusés et audacieux y foisonnent et rivalisent d'ingé- niosité.
Dans les scène précédentes, l'amour de Dorante pour Araminte fut révélé à tous les personnages par une lettre. La lettre constitue un des stratagèmes décisifs de Dubois. Mais dans cette scène, l'ingénieux valet fait au contraire croire à Araminte qu'il a agi contre les intérêts de Dorante.
À la scène 17 de l'acte 1, Dubois se livre à sa deuxième vraie fausse confidence en révélant à Marton que Dorante veut séduire Araminte. Certes Dorante désirerait capter le regard de sa maîtresse, mais il n'en a rien laissé transparaître. De plus il laisse l'initiative à son ancien valet.
"Silvia, fille de M. Orgon, craint d'épouser, sans le connaître, Dorante, le jeune homme que son père lui destine. Elle décide de se travestir et d'échanger son habit avec sa femme de chambre Lisette.
Les Fausses Confidences est considérée par beaucoup comme l'une des toutes meilleures pièces de Pierre de Marivaux. Et il est vrai qu'elle possède un côté alerte et plaisant. On y sent un peu de ruse du personnage principal, Dorante, mais pour la bonne cause, ce qu'on est tout de suite prêt à lui pardonner.
Une œuvre qui témoigne d'une époque
Mais l'auteur va bien au-delà de cela dans cette pièce puisqu'il délivre "un véritable tableau de son époque et une critique du pouvoir de l'argent". La place économique et sociale des personnages peut donc être un axe de lecture.
Le comique de caractère est un procédé littéraire utilisé pour faire rire le lecteur (ou le spectateur, pour une pièce de théâtre ou un film). C'est la mise en scène de personnages ayant un défaut majeur, que l'auteur exagère tellement que les personnages en deviennent ridicules.
Arlequin. - Comment, Madame, vous me donnez à lui! Est-ce que je ne serai plus à moi? Ma personne ne m'appartiendra donc plus?
Locution nominale
(Littérature) Type de comique provoqué par une situation qui entraîne l'amusement, et qui peut se coupler à d'autres comiques (de gestes, de mots, d'exagération, etc.).
Il est amoureux d'Araminte. Dorante est un homme dévoué, qui lutte pour ce qu'il désire vraiment (ici Araminte), malin, fidèle, incorruptible. Monsieur Rémy : Procureur et oncle de Dorante, qui est son héritier. Il veut que son neveu épouse Marton, une servante grâce à laquelle Dorante serait à l'abri du besoin.